Affaire Germain Rukuki : l’activiste burundais parmi les 10 cas de la campagne « Write for Rights »
Amnesty International a lancé hier la plus grande campagne mondiale en faveur des droits humains « Write for Rights ». Cette année, l’activiste burundais Germain Rukuki est sur la liste des 10 cas sélectionnés. Il purge une peine de 32 ans de prison depuis 2018. L’organisation internationale de défense des droits de l’homme espère que le cas de Rukuki aura une grande mobilisation en faveur de sa libération, et que l’autorité judiciaire burundaise en tiendra compte. (SOS Médias Burundi)
Selon Amnesty International, la campagne de cette année concerne 10 activistes de 10 pays.
« Nous choisissons 10 cas emblématiques pour le monde et nous mobilisons activistes et nos membres du monde entier. Nous avons vu l’impact de toutes les actions individuelles si nous les mettons ensemble. Dans le passé, des personnes ont été libérées grâce à cette action de mobilisation mondiale », a expliqué Rachel Nicholson, chercheuse sur les questions du Burundi et du Rwanda à Amnesty international.
La campagne concerne Myanmar ( ex Birmanie),l’Archipel de Malte, l’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite, le Burundi, la Colombie, le Chili, le Pakistan et la Turquie.
Pour le cas du Burundi, c’est l’activiste Germain Rukuki qui a été choisi.
» C’est emblématique que Rukuki purge une peine de 32 ans, simplement pour avoir fait son travail de défenseur de droits humains. Nous croyons qu’on va avoir une mobilisation énorme en faveur de sa libération et espérons que la justice burundaise va réaliser l’ampleur de la solidarité exprimée autour de cette affaire et le libérer, et sans conditions », espère Nicholson.
Rukuki est détenu à la prison centrale de Ngozi (nord du Burundi) depuis 2017.
Le 30 juin dernier, la cour suprême a cassé l’arrêt de la cour d’appel de Ntahangwa (nord de la capitale économique Bujumbura) rendu le 17 juillet 2019. Elle avait maintenu la peine prononcée par le premier juge en avril 2018.
L’ancien employé de l’Acat-Burundi (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) est poursuivi pour « assassinat de militaires, policiers et civils » et d’avoir coopéré directement à « l’exécution de l’attentat dans le but de changer le régime et d’inciter les citoyens à s’armer contre l’autorité de l’État ».
Il lui est aussi reproché de « coopérer directement à la destruction et dégradation des édifices publics et privés et de résister contre la suspension de certaines organisations de la société civile dont Acat-Burundi pour laquelle il travaillait comme chargé des finances ».
Germain Rukuki a été arrêté le 13 juillet 2017 à son domicile situé au quartier 6 de la zone de Ngagara, dans la commune de Ntahangwa(nord de la ville de Bujumbura).
Il a été detenu au cachot du service national de renseignements à Bujumbura avant d’être transféré à la prison centrale de Ngozi (nord) où il est détenu depuis trois ans.
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