Clôture de la semaine dédiée aux combattants: le président Ndayishimiye met en garde garde quiconque tenterait de perturber la sécurité

Clôture de la semaine dédiée aux combattants: le président Ndayishimiye met en garde garde quiconque tenterait de perturber la sécurité

Ce samedi, le parti CNDD-FDD a clôturé la semaine dédiée aux combattants au sein de ce parti. Les cérémonies ont eu lieu au chef-lieu de la zone de Buhiga, en commune de Buhiga dans la province de Karusi (centre-est du Burundi). Évariste Ndayishimiye qui s’était déplacé pour ce fait a mis en garde les politiciens qui tenteraient de perturber la sécurité. Quatre grands groupes de jeunes Imbonerakure qui ont défilé, suivis d’enfants initiés au sein du CNDD-FDD ont juré, dans leurs chansons et slogans, qu’ils resteront fidèles au général président. Les responsables d’anciens combattants ont profité de l’événement pour demander une meilleur prise en charge et une loi qui les régit. (SOS Médias Burundi)

Les cérémonies de clôture ont commencé par un défilé d’un millier de démobilisés du parti CNDD-FDD, certains en pantalon et bottes policiers, munis de gourdins et/de fabriques similaires aux fusils.

Dans son mot de circonstance, Évariste Ndayishimiye, a d’abord demandé aux militants de son parti d’observer une minute de silence en mémoire de feu président Pierre Nkurunziza.

Son discours a débouché sur une mise en garde à l’encontre de tout politicien qui tenterait de perturber la sécurité.

En langue locale, il a menacé que « Intambara izohera iwabo iherere iwabo », ce qui peut se traduire en français, « Cette guerre commencera et se terminera chez eux ».

Ndayishimiye s’en est pris aux opposants. Ils les a accusés d’avoir à chaque fois tenté de perturber les scrutins. Il est revenu sur ceux de 2005, 2010 et 2015, en adossant respectivement les responsabilités au mouvement PALIPEHUTU FNL, à l’ADC-Ikibiri et aux meneurs du coup d’État raté de 2015.

Le chef de l’État a mentionné également différentes crises internes au sein de son parti. Il a accusé d’anciens hommes forts comme Hussein Radjabu, Jérémie Ngendakumana (deux anciens présidents du CNDD-FDD, en exil actuellement) et des frondeurs de 2015 d’être des lâches.

Défilé des anciens combattants du CNDD-FDD reconvertis en Imbonerakure, ce 21 novembre 2020 à Bughiga,en province de Karusi( centre-est du Burundi).

Avant de terminer son discours, il s’en est pris à tous ceux qui sont contre les rondes nocturnes effectuées par de jeunes Imbonerakure et a appelé les militants de son parti à lutter contre la pauvreté, à consolider la paix et la sécurité avant de mettre en garde ceux qui dilapident les biens de l’État.

Des anciens combattants laissés à eux-mêmes

Des anciens combattants disent mener une vie misérable et qu’il n’y a pas de loi qui les protège.

Jérôme Bahati qui avait représenté l’association des anciens combattants issus du CNDD-FDD a regretté l’absence d’une loi régissant les démobilisés et vétérans de ce parti. Il a également mentionné qu’ils ont des difficultés à se faire soigner et qu’ils ont besoin d’un appui pour ceux qui nécessitent des soins de santé à l’étranger.

Des défenseurs de droits humains et d’autres observateurs locaux dénoncent « des slogans contenant des messages de haine lancés par des Imbonerakure en présence du chef de l’État ».

Des anciens combattants du CNDD-FDD reconvertis en Imbonerakure pour la plupart défilent devant le président Évariste Ndayishimiye et ses invités, le 21 novembre 2020 à Bughiga,en province de Karusi( centre-est du Burundi).

« Ils veulent à chaque fois raviver l’époque de la guerre civile en citant des endroits où ont eu lieu de combats. Ils répètent qu’ils combattaient un « pouvoir mauvais », et incitent la nouvelle génération à la haine en lui faisant croire que les gens qui sont morts sont victimes de l’ancien pouvoir Tutsi », dénoncent-ils.

Étaient présents dans ces cérémonies les ambassadeurs de la Tanzanie, du Kenya, du Mali et du Nigeria.

La semaine dédiée aux combattants est organisée chaque année à partir du 16 novembre, date à laquelle l’ancien mouvement rebelle Hutu a signé un cessez-le-feu avec le gouvernement de l’époque.
C’était en 2003.

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