Burundi : le chef de l’État souhaite un équilibre ethnique même dans des institutions internationales

Burundi : le chef de l’État souhaite un équilibre ethnique même dans des institutions internationales

Dans la traditionnelle émission publique de ce mercredi, Évariste Ndayishimiye a regretté que dans certaines entreprises para étatiques et des organisations continentales et internationales dont l’Union Africaine il y a une « seule ethnie » de Burundais. Il a indiqué que cela doit être corrigé. (SOS Médias Burundi)

Répondant à une question d’un journaliste sur le récent recensement ethnique dans les institutions étatiques et para étatiques , le président burundais a préféré commencer par un exemple étrange. « Moi, j’ai demandé à l’Union Africaine et j’ai remarqué que tous les Burundais qui y travaillent sont d’une même et seule ethnie. Je m’y suis rendu et leur ai demandé « c’est quoi ça ». Eux aussi ont eu honte quand ils s’en sont rendus compte. Après ils ont dit « comment pouvons nous les limoger alors qu’ils ont des contrats? », on a conclu qu’à chaque recrutement ils vont mélanger avec d’autres pour que tout le Burundi s’y retrouve sinon c’est comme si l’Union Africaine est devenue une institution d’une seule ethnie (…) », a affirmé celui qui dirige en même temps le CNDD-FDD ( parti au pouvoir) et le pays.

Toutefois, il n’a pas indiqué quand il est allé s’enquérir de la situation et en qualité de qui il l’a fait. Il n’a pas non plus précisé l’ethnie dominante à la plus grande organisation continentale.

Des entreprises ciblées

« (…), ces grandes entreprises comme la Brarudi( Brasseries et Limonaderies du Burundi cogérée par le gouvernement et Heineken à raison de 40% et 60% respectivement) pensez-vous qu’ils n’ont pas compris que les Burundais ne sont pas d’accord avec eux…Vont-ils continuer de se comporter comme si de rien n’était ? », a-t-il continué.

Des entreprises para étatiques dans le viseur du président

Sur la même ligne, il a confirmé que les sociétés para étatiques dans les années antérieures étaient gérées à l’image du  » gouvernement exclusif ».
« Ces sociétés qui se comportent comme étant indépendantes (…), elles n’étaient pas encore concernées au moment où nous étions entrain de corriger les quotas ethniques concernant les institutions étatiques et elles disposent de statuts difficiles pour les détruire… », a martelé le chef de l’État.

Les corrections que le président évoque sont prévus par l’Accord d’Arusha.
Les quotas ethniques concernant les institutions étatiques et les organes de sécurité ont été introduits par cet accord de paix pour la réconciliation, conclu en 2000, afin d’empêcher tout groupe ethnique ( Hutu ou Tutsi) de monopoliser le pouvoir, comme cela avait été le cas auparavant sous les régimes dominés par les Tutsis.

Impureté

« Au Burundi, nous devons tous comprendre que les choses ont changé. Nous sommes entrain de purifier l’eau impropre. Vous savez que même dans une source quand vous la rendez propre c’est l’eau impropre qui jaillit d’abord et salit toute l’eau mais petit à petit l’eau propre chasse celle polluée jusqu’à ce que toute l’eau devienne propre (…).
Le jour où les gens comprendront ça, ils sauront aussi comment nous allons préparer notre avenir c’est-à-dire faire apparaître l’eau propre petit à petit » s’est longuement répété le président Neva.

Au Burundi, une grande opinion, inclue des autorités aujourd’hui ne cachent pas leur mécontentement face à une minorité Tutsi qui détiendrait encore le pouvoir monétaire, celui politique ayant été totalement repris par les Hutus majoritaires. Cela se remarque surtout dans des slogans lors des marches de soutien au système en place organisées souvent par le gouvernement ou des associations de la société civile proche du pouvoir CNDD-FDD.

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Photo : Évariste Ndayishimiye, président de la République du Burundi, lors de l’émission publique du 30 décembre 2020.

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