Burundi : le cabinet du président plaide pour les enseignants

Burundi : le cabinet du président plaide pour les enseignants

Dans une correspondance du chef de cabinet civil du président de la République, il appelle le ministre en charge de l’éducation au contrôle de la gestion de la fondation pour le logement des enseignants (FLE). Le général Gabriel Nizigama indique que plusieurs irrégularités ont été observées sur une période de dix ans. Des enseignants ont ces derniers temps dénoncé une mauvaise gestion des fonds de la fondation et des décisions injustes prises par les gestionnaires. (SOS Médias Burundi)

Les irrégularités soulignées par le chef de cabinet du chef de l’État concernent le cadre légal et réglementaire, la gestion administrative, gestion de la trésorerie, la gestion des crédits, acquisition et gestion des véhicules de la fondation, l’organisation des activités de sensibilisation, de recrutement et de fidélisation des membres de la fondation.

« Le ministère doit tout faire pour recouvrer les montants indûment perçus par les fonctionnaires actuels et/ou anciens ainsi que les dettes accordées aux personnes non éligibles au crédit de la Fondation pour les retourner dans ses caisses », écrit Gabriel Nizigama.

Séparation de la Cossesona et de la FLE

Nizigama demande qu’il y ait établissement des responsabilités.

« Le ministère doit exiger une revue du cadre légal permettant l’adaptation des statuts, exiger au conseil d’administration de la Fondation de séparer ses intérêts de ceux de la Cossesona (coalition des syndicats des enseignants pour la solidarité nationale) pour ne plus désorienter les enseignants », peut-on lire dans le document.

Mardi dernier, une centaine d’affiliés de la FLE ont fait un sit-in devant ses bureaux dans le nord de la capitale économique Bujumbura.

« Cette Fondation avait la mission d’aider les enseignants à avoir de bons logements par des crédits. Mais depuis plus de 7ans, ils ne font que retenir à la source des cotisations des enseignants sans concourir à ce qu’ils nous ont promis. Ce fonds est devenu une caisse des responsables syndicaux qui en partagent les dividendes sans se soucier de notre bien-être », se sont plaints des enseignants.

Et d’ajouter « Nous nous sommes désengagés de la fondation depuis longtemps mais ses responsables ne veulent pas nous restituer l’argent qu’on a épargné. Il y a des collègues qui ont été arrêtés arbitrairement, emprisonnés et même torturés ou menacés de mort pour avoir seulement dénoncé la mauvaise gestion de la fondation », ont regretté des affiliés rencontrés par notre reporter.

Pour d’autres enseignants, des cotisations sont perçues chaque mois sur leur salaire alors qu’ils n’ont jamais adhéré à la fondation.

Le responsable en chef de la FLE indique que la majorité des plaintes vont trouver solution à la fin de ce mois.
Il dit être plutôt satisfait par le fait que près de huit mille affiliés ont eu un logement décent en dix ans grâce à la fondation.

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Photo : siège de la FLE à Bujumbura

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