Mtendeli (Tanzanie) : Vers la fermeture du camp
Le gouvernement tanzanien compte fermer le camp de réfugiés burundais de Mtendeli dans les prochains jours. Les autorités de ce pays expliquent la mesure par « un engouement des réfugiés installés dans ce camp au rapatriement volontaire ». Elles indiquent que ceux qui n’auront pas choisi d’être rapatriés seront délocalisés au au camp de Nduta (même pays). Des réfugiés disent ne pas être surpris par l’annonce. Ils affirment que la Tanzanie l’a préparé depuis longtemps et veut contraindre tous les Burundais de rentrer afin de fermer les camps. (SOS Médias Burundi)
Selon nos sources, le message n’a pas été officiellement donné. Mais le président du camp, en même temps représentant du ministère tanzanien en charge des réfugiés l’a lâché la semaine dernière. « À voir comment les réfugiés burundais du camp de Mtendeli répondent massivement à l’appel au rapatriement volontaire, dans les trois prochains mois, il n’en restera que moins de la moitié. Près de 10.000 sont déjà retournés au pays natal en provenance de ce camp. Ceux qui n’auront pas opté pour le rapatriement pourront être réinstallés dans un autre camp, probablement à Nduta »,a-t-il indiqué lors d’une réunion avec des leaders communautaires.
D’après les chiffres donnés par le HCR, Mtendeli héberge encore 26.000 Burundais.
Peur d’être transférés à Nduta
Après l’annonce, des réfugiés disent avoir peur, mais qu’ils devront l’accepter. “On a peur d’aller à Nduta, un camp qui enregistre plus de cas d’insécurité que les autres. Chaque semaine on y rapporte des assassinats ciblés, des disparitions forcées, des arrestations arbitraires surtout à l’encontre des opposants farouches que nous sommes. Si nous allons là-bas, nous serons facilement identifiables car étant nouveaux. Nous risquons de subir le même sort », s’inquiètent des opposants installés à Mtendeli.
Malgré tout, ils affirment être au moins partiellement satisfaits qu’ils ne seront pas déportés au Burundi. « On va recommencer notre vie tant bien que mal. En effet, on exerçait du petit commerce ici et on s’entredait à avoir de petits crédits. Il y a aussi parmi nous qui travaillons pour des organisations humanitaires. Nous allons perdre notre emploi. Mais mieux vaut tout perdre que d’être déportés dans notre pays », ont-ils indiqué à SOS Médias Burundi.
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Photo : une pancarte indiquant la zone C du camp de Mtendeli, décembre 2020
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