Médias : la radio Bonesha FM va rouvrir

Médias : la radio Bonesha FM va rouvrir

Le Conseil National de la Communication a annoncé ce lundi la levée des sanctions contre la radio associative indépendante Bonesha FM. Dans un point de presse qu’il a animé, le président du CNC a fait savoir que cela est le résultat de la mise en œuvre des recommandations du chef de l’État à l’occasion de la réunion qu’il a tenue avec les responsables des médias et des portes paroles des institutions publiques en date du 28 janvier. (SOS Médias Burundi)

Le président du CNC, Nestor Bankumukunzi a rappelé qu’il avait déjà organisé une réunion à l’intention des responsables des médias sous sanctions en vue d’étudier les voies et moyens pour pouvoir prendre des décisions allant dans le sens de lever ces sanctions sans porter préjudice à l’intérêt public.

Dans la poursuite du dialogue avec les représentants des autres médias, M.Bankumukunzi a fait savoir que le bureau exécutif du CNC a aussi pris la décision de « lever la décision de retrait d’exploitation à la Radio Bonesha FM ».

Il motive la mesure par la volonté du chef de l’État de voir les médias fermés rouvrir leurs portes, mais aussi par le fait que l’association radio sans frontières, propriétaire de la radio Bonensha FM a renouvelé les organes dirigeants désignant Léon Masengo directeur de cette radio en remplacement de Patrick Nduwimana, poursuivi par la justice burundaise. « La nouvelle direction a signé un nouveau cahier de charge et s’est engagée à prendre toutes les dispositions pertinentes et nécessaires afin d’éviter toute faute professionnelle qui entrerait en contradiction avec les lois et règlements en vigueur au Burundi ainsi que le pacte international relatif aux droits civils et politiques spécialement en son article 20 interdisant toute propagande en faveur de la guerre et tout appel à la haine et à la violence », a précisé M. Bankumukunzi tout en notant que le dialogue va se poursuivre avec les autres médias sous sanctions.

Le directeur de la radio Bonesha FM se dit satisfait de la décision. « Nous allons bientôt faire face aux problèmes financiers que nous allons essayer de régler mais ce sera la satisfaction de pouvoir renouer avec nos auditeurs », a-t-il dit aux reporters de la presse locale.

Et de se réjouir, « Dans quelques jours, on va lancer notre indicatif Vovota (Jingle d’ouverture et de fermeture de Bonesha FM) ».

Journalistes en exil

Une partie des journalistes de la radio Bonesha FM est en exil depuis sa destruction en 2015.

M. Masengo estime que leur absence ne va pas empêcher sa réouverture. « Les mutations ont toujours existé dans le domaine du travail. Cela n’est pas nouveau, on fera avec le personnel en place et on va recruter d’autres », a-t-il insisté.

Deux radios internationales restent encore sous sanctions depuis 2018 au Burundi. Il s’agit de la BBC et de la VOA (Voix de l’Amérique).
La licence de la première lui a été retirée et la deuxième est temporairement suspendue. « Le chemin est encore long. Nous estimions qu’il y a encore beaucoup à faire pour faire du Burundi une place où les journalistes peuvent se sentir en sécurité. Le gouvernement doit donner des garanties que les journalistes ne seront pas arrêtés, harcelés ou intimidés à cause de leur travail », a réagi Muthoki Mumo, représentante de CPJ en Afrique Sub- Saharienne.

Elle trouve qu’il y a beaucoup à faire pour créer un environnement « bienveillant pour tous les journalistes qui ont fui parce qu’ils ne se sentaient pas en sécurité au Burundi ».

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Photo : Léon Masengo, directeur de la radio Bonesha FM, le 22 février 2021 à Bujumbura

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