Bubanza : le président de l’Assemblée Nationale encourage les responsables administratifs à recourir à la chicote

Bubanza : le président de l’Assemblée Nationale encourage les responsables administratifs à recourir à la chicote

Daniel Gélase Ndabirabe s’est déplacé en province de Bubanza (Ouest du Burundi) pour participer à des travaux communautaires ce samedi. Vantant les pratiques du CNDD-FDD du temps de la rébellion, il a encouragé les responsables administratifs à « donner des coups de bâton pour ramener à l’ordre leurs sujets ». Avant que ce message ne soit délivré, le chef de zone de Bubanza a tabassé des habitants qui n’ont pas participé aux travaux. Un commerçant a dû être admis à l’hôpital de province suite aux coups qu’il a reçus. (SOS Médias Burundi)

L’administrateur de la commune de Bubanza a mis tout le paquet pour que les habitants participent dans des travaux communautaires rehaussés par le très hostile aux opposants président de la chambre basse du parlement burundais.

Tous les commerces ont été fermés pour obliger les vendeurs à se rendre sur le lieu où se déroulaient les travaux communautaires au chef-lieu de province. Ils concernaient la construction d’un bureau du chef de colline centre Bubanza. « Depuis le matin jusqu’à 15h personne n’avait le droit d’ouvrir sa boutique », déplorent des commerçants exerçant au marché central qui reprochent à Jean Marie Nyabenda, chef de zone de Bubanza et membre de la ligue des jeunes du CNDD-FDD de les avoir malmenés.

Plusieurs personnes dont des domestiques qui vaquaient à leurs activités ont été tabassées sous l’ordre du chef de zone ou par le chef de zone lui-même. Un d’entre eux a dû être admis dans un hôpital. « Un commerçant du nom de Nimbona a été sérieusement tabassé par le chef de zone lui-même alors qu’il se trouvait sur son chemin. Il a été roué de coups et a été gravement atteint à la tête. Il a été transféré à l’hôpital de Bubanza », décrivent des témoins.
Un conducteur de taxi vélo a subi le même sort. Il a été battu jusqu’à ce que son nez saigne, déplorent des habitants.

Peu après les travaux communautaires, M. Ndabirabe a tenu une réunion à l’encontre des responsables administratifs. Il les a encouragé à « donner des coups de bâton » pour recadrer leurs sujets. « Uwutagiye ku rutonde ni ukumuha igiti » ce qui peut se traduire en français « Celui qui ne suit pas les ordres, il faut lui donner des coups de bâton », a-t-il conseillé à des autorités locales, vantant l’histoire de l’ ancienne rébellion hutue devenue parti présidentiel en 2005 à la suite des accords de paix et de réconciliation d’Arusha signés en 2000.

Journaliste malmené

Selon notre reporter, un correspondant de la radio Culture (une radio privée) s’est vu retirer son téléphone portable par un agent de la garde du président de l’Assemblée Nationale.
Il a supprimé toutes les photos que le journaliste avait prises. Et pourtant il lui avait montré sa carte de presse. Après une vingtaine de minutes, notre collègue a pu récupérer son téléphone après intervention des salariés de la cellule communication de l’Assemblée Nationale.

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Photo : Daniel Gélase Ndabirabe, le 16 octobre 2020 à Rumonge (Sud-ouest du Burundi)

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