Cibitoke : recrudescence d’assassinats liés à la sorcellerie
En moins de trois mois, quatre personnes ont été tuées dans les communes de Mugina et Murwi, en province de Cibitoke (Nord-ouest du Burundi). Les victimes partagent le fait qu’elles sont soupçonnées de pratiques superstitieuses. Les auteurs des assassinats restent inconnus. L’administration demande à la population d’éviter de se faire justice. (SOS Médias Burundi)
La récente victime est Miel Nizigiyimana, 59 ans. Il habitait non loin du chef-lieu de la commune de Murwi. Il a été tué dans la nuit du 13 au 14 mars, selon des témoins. « Des inconnus sont arrivés à son domicile et l’ont tué à la machette. Après le forfait, ils sont partis. Il était soupçonné de pratiquer la sorcellerie. Nous pensons que c’est la raison pour laquelle il a été assassiné », disent ses voisins.
Toutefois, sa famille affirme que l’homme a été victime d’un conflit foncier de longue date avec des voisins. D’autres cas similaires d’assassinats ont également été rapportés dans la commune de Mugina (même province) en janvier et février. Les individus ciblés ont été attaqués pendant la nuit.
Les auteurs des assassinats ne sont pas encore connus. Des habitants indiquent que de leur vivant, les victimes étaient considérées comme de féticheurs soupçonnés de tuer superstitieusement des gens.
À Murwi comme à Mugina, les responsables administratifs conseillent la population à ne pas croire à la pratique de sorcellerie. Ils demandent plutôt aux habitants de saisir les autorités pour les aider à trouver de solutions durables.
Des membres des familles des victimes disent être terrifiés par les crimes.
Ils affirment que sur de simples soupçons, des gens sont tués et que ça devient monnaie courante. L’administration provinciale affirme que la situation persiste parce qu’il y a des gens qui ne veulent pas dénoncer les auteurs de ces crimes.
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Photo : province Cibitoke © Google Maps
