Dadaab-Kakuma (Kenya) : la justice s’oppose à la décision du gouvernement de fermer les deux camps de réfugiés

Dadaab-Kakuma (Kenya) : la justice s’oppose à la décision du gouvernement de fermer les deux camps de réfugiés

C’est la haute cour de justice kényane qui a décidé en réaction à une mesure du gouvernement kényan le mois dernier. Il convenait la fermeture des camps de réfugiés de Dadaab et Kakuma (nord-est et nord-ouest du Kenya). La décision de la haute cour de ce pays prolonge l’ultimatum du gouvernement à l’ONU de 14 à 30 jours. Des réfugiés saluent la décision, mais ils demandent que la mesure du gouvernement soit définitivement annulée. (SOS Médias Burundi)

La mesure de la haute cour de justice du Kenya est tombée ce vendredi. Elle s’oppose au deadline de 14 jours d’ultimatum donné par le gouvernement kényan à l’ONU pour évacuer tous les réfugiés des camps de Dadaab et Kakuma.

Les juges de cette cour estiment que « Des investigations sérieuses doivent d’abord être menées pour établir la responsabilité des réfugiés des deux camps par rapport aux faits qui leur sont reprochés ».
Ils précisent que les deux sites hébergeant les réfugiés sont tenus par l’ONU.

Avant d’annoncer la mesure, Nairobi a indiqué que les deux camps ont été la source d’insécurité pour le pays lors des attaques terroristes qui ont coûté la vie à plus d’une centaine de personnes au centre commercial Westgate à Nairobi et à l’Université de Garissa (ancienne province du Nord-est) respectivement en 2013 et 2015.

Des réfugiés remercient la juste kényane pour cette mesure. Toutefois, ils demandent qu’elle soit définitive au lieu d’un prolongement simple de quelques jours. « C’est un soulagement pour nous. On était préoccupé à penser quel sera notre avenir et dans quel pays d’accueil. La plupart ne peut pas retourner dans leurs pays pour des raisons de sécurité. Nous demandons à la justice de ce pays qui nous a accueillis de décider en faveur des réfugiés et demandeurs d’asile. Que la mesure soit définitive et qu’on annule le plan et l’ultimatum du gouvernement sur la fermeture des deux camps. Mieux vaut mourir ici que d’être tués chez sois », ont réagi des réfugiés burundais de Kakuma.

Les camps de Dadaab et Kakuma comptent plus de 500.000 réfugiés essentiellement originaires de la Somalie, du Sud-Soudan, du Burundi, de la RDC et du Rwanda. Dans la fraicheur des faits, le HCR avait rapidement réagi et mis en garde contre la catastrophe que représenterait l’expulsion des réfugiés des deux camps. “Les conséquences seraient tellement énormes notamment en raison de la pandémie de Covid-19 qui sévit actuellement. Nous pensons mener un dialogue avec les autorités kényannes sur cette question. Le HCR exhorte le Kenya à veiller à ce que toute décision prise puisse permettre de trouver des solutions adaptées et durables et à ce que les personnes qui ont besoin encore d’une protection puissent en bénéficier”, avait précisé l’agence onusienne, dans un bref communiqué.

Ce n’est pas la première fois que les autorités du Kenya
tentent de fermer les deux plus grands camps dans le pays. En 2016, elles avaient annoncé la mesure sans qu’elle soit suivie d’effets.

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Photo : vue panoramique du camp de Dadaad. Crédit-photo Gettyimages

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