Nyarugusu (Tanzanie) : le camp en état d’urgence

Nyarugusu (Tanzanie) : le camp en état d’urgence

Cinq jours après les incidents survenus au début du week-end dernier au camp de réfugiés de Nyarusugu en Tanzanie, le calme est revenu. L’administration quant à elle peine à rétablir l’ordre dans un camp où les réfugiés ont peur de la présence massive de policiers. Ils exigent par ailleurs la libération de leurs compatriotes interpellés après une élection contestée d’une représentante de réfugiés dudit camp hébergeant des Burundais et Congolais. (SOS Médias Burundi)

Le calme est presque revenu au camp de Nyarugusu même si la peur et la méfiance persistent. “La circulation est normale, les boutiques et les écoles ont ouvert les portes, les gens se sont rendus à l’extérieur du camp pour chercher du bois de chauffage et des taxis vélos circulent aussi », c’est du moins le constat d’un reporter de SOS Médias Burundi dépêché dans les zones 7, 8, 9 et 10 qui regorgent l’essentiel des services publics au camp de Nyarugusu.

Il aura fallu cinq jours après un week-end très mouvementé pour essayer de rétablir l’ordre, surtout dans la partie occupée par des Burundais.

Cependant, les réfugiés exigent la libération de leurs compatriotes. “Oui, nous vaquons à nos activités quotidiennes depuis le soir de ce lundi, mais la peur est toujours là. Ce que nous voulons c’est la libération de nos compatriotes. Ils sont plus nombreux à avoir été arrêtés depuis vendredi dernier. Et nous nous inquiétons de leur sort”, disent-ils.

Le nombre exact de personnes en détention n’est pas connu, mais elles se comptent par centaines même si quelques unes ont été relâchées quelques heures plus tard après avoir payé des amandes exorbitantes.

Toutefois, le camp est presque soumis à l’état d’urgence. Des pickups des policiers circulent tout le temps dans les villages et zones de ce camp, comme le témoignent des réfugiés. La représentation de ces derniers a aussi été dissoute. “Depuis jeudi, l’administration a instauré une sorte d’état d’urgence pour organiser des élections. L’ordre est depuis assuré par la police. Et comme le candidat malheureux a été arrêté, les élus imposés par le président du camp ont peur de prendre leurs fonctions. Nous demandons qu’il y ait prolongation du mandat de nos anciens représentants avant de résoudre le problème », indiquent des réfugiés burundais. “Il y a beaucoup de rumeurs et nous craignons de nouvelles arrestations”, ajoutent-ils.

Ils demandent au HCR et à l’administration centrale de faire une descente dans le camp pour calmer la situation. Le camp de Nyarugusu héberge le gros de réfugiés en Tanzanie. Ils sont plus de 130 mille à y avoir été reçus. Parmi eux, 53 mille Burundais, le reste étant constitué de Congolais.

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Photo : camp de Nyarugusu

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