Mwenga (RDC) : sept militaires enlevés

Mwenga (RDC) : sept militaires enlevés

Sept militaires congolais sont pris en otage par des hommes armés depuis mardi 15 juin. Les éléments des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) kidnappés se trouvaient à Ilundu à quelques 7 kilomètres du centre de Minembwe au moment des faits. Ils sont retenus par des combattants du groupe armé Twirwaneho qui défend les familles des Banyamulenge, éternelle cible des mouvements rebelles locaux et étrangers. (SOS Médias Burundi)

Les militaires enlevés sont postés à Bidegu. C’est sur le territoire de Mwenga en province du Sud-Kivu à l’est de la RDC. Ils sont tombés dans un groupe d’hommes armés appartenant au groupe armé Twirwaneho dirigé par l’ancien colonel des FARDC Makanika, selon des sources militaires à Bidegu. « Ils ont été enlevés au moment où ils allaient vendre de la braise dans le centre de Minembwe. Neuf habitants, tous des Banyamulenge et 320 vaches qu’ils gardaient sont détenus par l’armée depuis. Les gardiens ont été arrêtés pour avoir été dans la zone où l’enlèvement s’est déroulé au moment des faits », disent des habitants.

Parmi les interpellés, des personnes du troisième âge. « Nous ne comprenons pas comment l’armée procède à l’interpellation des vieillards comme Rukamirwa de 80 ans, Kibibaya de 75 ans, Yorogo de 70 ans et Byasesu de 65 ans alors que ces militaires ont été enlevés par des hommes armés », regrette un responsable local à Minembwe qui n’a pas voulu que son identité soit révélée pour des raisons de sécurité.

Depuis le week-end dernier, un climat de méfiance s’est renforcé entre les Banyamulenge et des militaires postés sur Minembwe. À l’origine, l’arrestation et la détention d’un certain Beau Fils Rutebuka, de son épouse et de leur nourrisson. Le couple est détenu par la 12 ème brigade d’intervention qui le soupçonne de détention et vente illicites d’armes. Cela a provoqué des manifestations interminables des femmes Banyamulenge depuis à Minembwe pour exiger leur libération.

Des responsables de la communauté Banyamulenge accusent l’armée congolaise, surtout l’unité détachée dans le secteur opérationnel Sokola 2 de « collaborer avec des groupes rebelles dont les Maï-Maï et de les armer au lieu de protéger des habitants ».

Dans un récent rapport, les experts des Nations-Unies mettent en cause le général Dieudonné Muhima dans les tueries des Banyamulenge et l’armement des Maï-Maï. Le général contrôlait la région de Minembwe avant d’être muté à Kalemie (chef-lieu de la province du Tanganyika) où il exerce pour le moment. « Plusieurs membres des FARDC étaient également de connivence avec des groupes Maï-Maï lorsque ces derniers ont attaqué des villages Banyamulenge et volé du bétail », peut-on lire dans le rapport sorti cette semaine.

Et de préciser, « Six sources des FARDC, des chefs de la société civile, des personnes proches des chefs Maï-Maï, des chercheurs et des sources de la Monusco ont cité le Général Dieudonné Batenchi Muhima , commandant de la brigade de réaction rapide à Minembwe depuis 2020 , comme étant un élément déterminant de l’appui apporté par les FARDC à des groupes Maï-Maï », confirme le rapport qui indique que le groupe d’experts n’a pas pu joindre Muhima.

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Photo d’illustration : le général Gaby Boswane, commandant du secteur opérationnel Sokola 2 en visite à Minembwe dans le cadre d’une causerie morale (FARDC)

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