Gashoho-Gisebeyi : l’allure inquiétante d’abandons scolaires

Gashoho-Gisebeyi : l’allure inquiétante d’abandons scolaires

Des responsables administratif et scolaire alertent sur un phénomène inquiétant des écoliers sur la colline de Gisebeyi. C’est en zone de Gisanze dans la commune de Gashoho (province de Muyinga, nord-est du Burundi). Des classes se vident d’enfants qui vont à la recherche du travail. Leurs parents expliquent qu’ils manquent de quoi les nourrir. SOS Médias Burundi)

Selon des témoins, certaines classes des écoles fondamentales de la colline de Gisebeyi ne comptent que quelques écoliers. Plusieurs enfants ont abandonné les cours et les départs s’enregistrent au quotidien. « Au début, on enregistrait quelques abandons, mais le phénomène s’est intensifié jusqu’à ce que ça devienne inquiétant. Certaines classes sont même à moitié vides », ont raconté à SOS Médias Burundi des enseignants.

SOS Médias Burundi a rencontré des enfants qui ont abandonné l’école. Ils expliquent avoir été obligés de le faire suite à la pauvreté de leur famille. « La plupart des fois on passait la nuit sans rien manger et il était difficile d’aller à l’école le ventre vide. On n’avait plus de force. Nous sommes trois enfants d’une même famille à avoir abandonné l’école », a témoigné Guillain (10 ans) ancien écolier originaire de Gisebeyi.

Et de préciser, « Ma soeur travaille comme fille de ménage à Bujumbura ( capitale économique), mon frère est gardien de vaches à Ngozi (province frontalière de Muyinga) et moi je m’occupe des travaux champêtres rémunérés pour trouver un peu d’argent à acheter de la nourriture. Et nous ne sommes pas les seuls. Beaucoup d’écoliers sur cette colline ont abandonné pour les mêmes raisons ».

Des parents indiquent être incapables de nourrir régulièrement leurs membres de famille suite à la pauvreté. Des responsables administratifs quant à elles affirment que la colline de Gisebeyi est la plus enclavée de la province de Muyinga. « Il n’ y a pas d’opportunités de travail, ce qui est à l’origine de la hausse du taux de chômage. Plusieurs familles vivent dans une pauvreté extrême. Nous demandons aux bienfaiteurs d’intervenir avec par exemple le programme des cantines scolaires pour aider les enfants à ne pas abandonner l’école pour la principale raison de famine », a réagi Cyriaque Niyonkuru, chef de zone de Gisanze.

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Photo : la province de Muyinga

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