Burundi : le président Neva se sert du salaire de ses conseillers « fainéants » pour assister les pauvres
Dix anciens malades jusqu’à ce lundi détenus dans deux hôpitaux pour manque de frais d’hospitalisation ont été libérés grâce à une bonne action du président Évariste Ndayishimiye. Il s’est servi d’une partie du salaire de huit de ses proches collaborateurs sanctionnés en août dernier pour payer la facture. (SOS Médias Burundi)
Le montant retenu s’élève à plus de 9 millions de francs burundais. Il l’a partagé à dix anciens malades de deux hôpitaux de la capitale économique Bujumbura: trois de l’hôpital Prince Régent Charles dans le centre de Bujumbura et sept du centre neuropsychiatrique de Kamenge au nord de la capitale économique.
« […],il y a des fonctionnaires de l’État qui ont été fainéants et nous les avons sanctionnés. Leur salaire a été divisé par deux, on ne peut utiliser ce salaire autrement car nous ne pouvons pas le donner à des fainéants pour qu’ils soient payés sans travailler. C’est pourquoi nous l’avons utilisé pour une bonne action », a confié le président Ndayishimiye à des journalistes locaux.
Choix des nécessiteux
« Nous avons privilégié ici parce que les médicaments sont très chers à ce centre. Beaucoup de patients ne parviennent pas à avoir le billet d’élargissement après avoir été traités par manque de frais d’hospitalisation. C’est pourquoi nous les avons privilégiés car ils avaient une dette exorbitante qu’ils ne sont pas capables de régler(…), vous comprenez que l’argent du contribuable doit aider les citoyens, raison pour laquelle nous avons fait cette action », a continué le président Neva qui estime que « les agents de la pauvreté dans le pays sont les fainéants et les corrompus ».
« Nous devons montrer que l’on ne va plus les tolérer », a conclu le chef de l’État.
Suspendus pour une durée de quinze jours depuis le 16 août dernier pour avoir été absents au bureau sans motif le vendredi 13 août, huit proches collaborateurs du chef de l’État dont son conseiller principal en charge des questions de presse et de communication, un colonel de l’armée et un commissaire de police ont touché la moitié de leur salaire du mois d’août.
Le président avait promis début septembre de prendre l’autre moitié pour la donner aux pauvres. Il a parlé d’une « mise en garde » qui peut s’accompagner d’autres mesures dans le futur.
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Photo : le président Ndayishimiye entouré d’anciens patients au centre neuropsychiatrique de Kamenge, le 13 septembre 2021. / présidence de la République du Burundi
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