Makamba : une carence du carburant aux nombreuses conséquences

Makamba : une carence du carburant aux nombreuses conséquences

Depuis près de 3 mois, le carburant est devenu un produit rare dans la province de Makamba (sud du Burundi). Des stations service sont rarement ravitaillées, les consommateurs eux, choisissent de recourir au marché noir à des prix exorbitants. La pénurie a également causé la hausse du prix des produits de première nécessité. (SOS Médias Burundi)

Selon des sources locales, les pompes sont à sec depuis trois mois dans cette province du sud du Burundi. « Très rarement, quelques stations sont approvisionnées en très petite quantité qui s’écoule en un laps de temps. Des gens se bousculent pour en avoir, mais ils ne peuvent pas tous être servis. C’est dommage, le manque de carburant paralyse la vie dans plusieurs domaines », racontent des habitants.

Des chauffeurs et conducteurs de taxis moto indiquent qu’ils font recours au marché noir où ils achètent le carburant à des prix exorbitants. « Si on en trouve, le carburant s’achète à 8 mille francs le litre. Vous comprenez que cela doit avoir des répercussions sur le prix de transport. Des passagers se plaignent, mais quand-même ils trouvent un moyen de se déplacer. C’est le gouvernement qui doit être blâmé et pas nous », expliquent-ils.

Des propriétaires de bateaux, moulins et d’autres commerces nécessitant du carburant pour fonctionner grincent les dents contre les autorités provinciales.
Ils indiquent qu’il leur est refusé d’être servis dans des bidons les rares fois que le carburant est disponible. « Tout approvisionnement en bidon a été suspendu. Comment peut-on déplacer un bateau ou le moulin à une station service? Les autorités devraient être raisonnables. Il n’y a pas de mesure sans exception », se révoltent-ils tout en précisant qu’ils font finalement recours au marché noir aussi.

Comme conséquence, des prix de certains produits sont revus à la hausse.

Marché noir interdit

D’après des habitants, la commercialisation du carburant sur le marché noir est interdit. « C’est bizarre et paradoxal. Le carburant est introuvable sur les stations service et les autorités condamnent sa vente sur le marché noir. On ne comprend pas ce qu’elles veulent », réagissent des consommateurs.

Des habitants déplorent que la vie a presque été paralysée dans tous les secteurs. Ils évoquent par exemple le prix du ticket Makamba-Bujumbura (ville commerciale) qui a doublé, et le prix de mouture des grains de maïs et du manioc qui s’est multiplié par quatre, passant de 100 à 400 francs burundais.

La pénurie du carburant se remarque dans toutes les provinces avec plusieurs conséquences dont des décès chez les femmes enceintes et nouveau-nés dans des hôpitaux communaux, les ambulances chargées des transferts vers les hôpitaux provinciaux étant garées.
Un directeur du carburant a indiqué au début de la crise que  » nous ne pouvons pas dire exactement quand nous pourrons trouver une solution à la pénurie ».

Des importateurs de produits pétroliers évoquent « le manque de devises pour aller s’approvisionner à l’étranger » comme raison principale de la pénurie.
Un litre d’essence s’achète officiellement à 2400 francs mais sur le marché noir, il peut être vendu jusqu’à 8000 francs burundais.

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Photo : des véhicules en attente d’être servis à Makamba

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