Nakivale (Ouganda) : les réfugiés burundais ont commémoré les massacres du 12 décembre
Des réfugiés burundais exilés au camp de Nakivale en Ouganda ont organisé ce lundi une journée en mémoire des personnes qui ont perdu la vie dans les massacres du 11 et 12 décembre 2015 à Bujumbura (ville commerciale) et ses environs. Une journée organisée par des rescapés des ces massacres placée sous le signe du recueillement. (SOS Médias Burundi)
Des réfugiés burundais, victimes de torture, d’emprisonnement ou de violation des droits humains en 2015 au Burundi expliquent avoir voulu rendre hommage à leurs compatriotes tués injustement les deux jours de décembre en 2015.
Une prière, des témoignages et des pleurs ont ponctué l’événement. Un discours de circonstance a été prononcé par le responsable du comité d’organisation. “Il a rappelé à ceux qui étaient présents ce qui a marqué les dates du 11 et 12 décembre 2015. Il dit qu’il n’oubliera jamais l’animosité des policiers censés protéger la population, mais qui ont fini par tuer des centaines de jeunes. Il a encouragé la solidarité entre Burundais et la patience car selon lui, la justice tôt ou tard prendra sa place”, indique un des participants.
Une occasion également de témoigner.
“J’ai vu de dizaines de cadavres à Nyakabiga(centre de la ville de Bujumbura). Quand j’ai fui vers Mutanga(nord de la ville),J’ai aussi vu plusieurs autres corps et des camionnettes qui transportaient des cadavres. Mon frère lui a assisté à l’enterrement à la hâte de dizaines de jeunes gens à Kanyosha(sud de Bujumbura)”, a rappelé un jeune homme rescapé des massacres du 12 décembre 2015.
Des réfugiés burundais exilés en Ouganda au camp de Nakivale déplorent la lenteur de la machine judiciaire internationale.
Ils demandent à la Cour Pénale Internationale (CPI) d’émettre des mandats d’arrêt contre des présumés coupables de ces massacres et s’engagent à témoigner devant la cour si elle fait appel à eux.
En décembre 2015, quatre installations militaires de la capitale économique Bujumbura et une dans la province de Bujumbura ont été attaquées par des hommes armés.
Les attaques ont été suivies d’une répression sanglante dans les quartiers de la ville de Bujumbura et des communes de la province qui avaient manifesté contre un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza.
L’armée avait à l’époque parlé de » 79 tués côté ennemi, 4 militaires et policiers tués ainsi que 45 capturés parmi les hommes qui avaient attaqué les différents camps ».
Aucune enquête n’a été initiée jusqu’ici à l’exception des jeunes exécutés après l’attaque du camp de Mujejuru (province de Bujumbura).
Le procureur général de l’époque, Valentin Bagorikunda avait parlé de sept combattants tués dans des circonstances « non élucidées » tout en précisant que deux informations judiciaires visant un officier de l’armée et un autre de la police avaient été ouvertes.
Depuis, plus rien n’a filtré à propos de ces deux dossiers.
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Photo d’archives : des corps des personnes tuées dans la zone urbaine de Nyakabiga, le 12 décembre 2015
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