Kayanza : la famille d’un homme enlevé l’an dernier interdit de procéder à la levée de deuil

Il s’agit de la famille de Christian Ndizeye surnommé Balèze. Ce dernier a été enlevé en juillet 2021 par des éléments de la garde présidentielle avant de disparaître. Sa famille qui voulait organiser la levée de deuil s’est vue interdire de le faire. Le concerné militait pour le CNDD-FDD, le parti présidentiel et collaborait avec les renseignements burundais. (SOS Médias Burundi)

Ce sont des responsables dans l’armée, dans le CNDD-FDD et dans les renseignements qui ont empêché à la famille de l’homme porté disparu d’organiser la levée de deuil, selon des proches de l’ancien membre de la ligue des jeunes du CNDD-FDD, les Imbonerakure et collaborateur du SNR (Service national de renseignements).

« Sa famille a perdu tout espoir de le retrouver. Sa femme qui est présidente du tribunal de grande instance de Kayanza (nord du Burundi) s’est faite appuyer d’autres hauts responsables administratifs au haut sommet dont l’ombudsman et le ministre en charge de la défense pour retrouver son époux, en vain. Les parents voulaient donc organiser une levée de deuil, mais ils ont été menacés de ne pas oser le faire au risque de payer un lourd tribut », regrettent des membres de la famille du disparu.

M.Ndizeye a été enlevé par des militaires de la garde présidentielle, selon des témoins oculaires. Les faits ont eu lieu dans la ville commerciale Bujumbura. Au moment des faits, il était avec des amis dans un bar de Bujumbura.

Christian Ndizeye était dans les bonnes grâces de feu Général Adolphe Nshimirimana, l’ancien patron des renseignements burundais, tué dans une attaque armée le 2 août 2015 dans la capitale économique Bujumbura. Tombé en disgrâce depuis, il serait parmi les militants du CNDD-FDD à éliminer malgré ses services qu’il proposait encore aux renseignements burundais. Les responsables du SNR au niveau national et en province de Kirundo n’étaient pas disponibles pour répondre à nos questions.

L’homme est originaire de la commune de Bwambarangwe, en province de Kirundo (nord du Burundi). « Ses enfants sont traumatisés. Ils demandent tous les jours où est allé leur père. On leur dit qu’il viendra un jour sans convaincre », se désole un proche.

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Photo : la province de Kayanza