Rutshuru (RDC) : une ONG dit avoir compté neuf civils tués

Rutshuru (RDC) : une ONG dit avoir compté neuf civils tués

Le Centre de Recherche sur l’environnement, la démocratie et les droits humains, CREDDHO dit avoir documenté en quatre jours des dégâts importants en lien avec les affrontements entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, (FARDC) et le mouvement politico-militaire du 23 mars (M23). Des affrontements qui ont eu lieu notamment dans plusieurs localités du groupement de Jomba, chefferie de Bwisha, en territoire de Rutshuru et se sont étendus dans plusieurs villages de Gisiza, Ndiza, Cheya, Kabindi et Tchengerero au Nord-Kivu (à l’est de la RDC). Selon cette organisation, neuf civils ont été tués en plus des huit casques bleus de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (Monusco) morts dans un crash d’un hélicoptère abattu ce mardi. (SOS Médias Burundi)

L’ organisation qui milite pour les droits humains appelle les autorités congolaises à identifier et poursuivre en justice les leaders et membres du mouvement M23, « ainsi que tout individu, organisation ou État qui leur apporte un soutien de toute nature dans l’entretien de l’insécurité à l’est de la RDC pour des crimes graves commis par ce mouvement, depuis son existence ».

L’ONG appelle également les États voisins de la RDC et les organisations sous-régionales à « cesser toute incursion armée illégale sur le territoire de la RDC ou soutien de toute nature aux forces armées négatives qui déstabilisent le Congo ».

Même si elle accuse le M23 d’être à l’origine de ces pertes humaines, son porte parole Willy Ngoma a nié les allégations dans une courte interview accordée à SOS Médias Burundi le jour où l’hélicoptère de la Monusco a été abattu.

Des éléments des FARDC déployés dans le groupement de Jomba pour combattre les hommes du M23
Des éléments des FARDC déployés dans le groupement de Jomba pour combattre les hommes du M23

Dans un communiqué , le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu appelle « les populations à regagner progressivement les agglomérations déjà conquises par les FARDC tout en restant vigilantes et dénonçant tout suspect ».

Il appelle les habitants des villages qui avaient été attaqués par le M23 à « coopérer davantage avec les forces de sécurité ».

Aux parents, il demande d’envoyer leurs enfants à l’école « en vue de parachever les examens du deuxième trimestre déjà en cours ».

Plus de dix mille civils ont fui vers l’Ouganda à la suite des hostilités entre le M23 et les FARDC depuis lundi dernier.

Même si les FARDC affirment avoir repris plusieurs villages aux mains des rebelles, des élus locaux et groupes de pression disent « douter de ces affirmations » et demandent aux autorités congolaises de « mettre fin à l’insécurité qui persiste dans le Nord-Kivu et la province voisine de l’Ituri malgré l’état de siège décrété par le président Félix Tshisekedi depuis le six mai 2021 ».

Depuis, les autorités et juridictions civiles ont été remplacées par celles militaires, ce qui n’a pas empêché la multiplication des attaques des mouvements rebelles locaux et étrangers sur des civils.

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Photo : des éléments des FARDC déployés dans le groupement de Jomba pour combattre les hommes du M23

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