Photo de la semaine : le transport en commun plus que perturbé par la pénurie du carburant

Photo de la semaine : le transport en commun plus que perturbé par la pénurie du carburant

La pénurie du carburant perdure dans tout le pays depuis près d’un mois et ne cesse de s’aggraver. Ce lundi, le transport urbain en commun dans la ville commerciale Bujumbura a été plus que perturbé. Plusieurs citadins ont été contraints de marcher pour rejoindre leur lieu de travail ou pour rentrer. D’autres ont dû payer un taxi qui les ramène à la maison plus de dix fois le montant normal. (SOS Médias Burundi)

Depuis le matin, des milliers de citadins attendaient des bus dans les quartiers pour se rendre au centre-ville de Bujumbura où la plupart des gens actifs exercent leur activité.

« J’ai quitté le quartier de Mirango (zone de Kamenge , nord de Bujumbura) pour aller prendre le bus au quartier de Gasenyi (toujours nord de Bujumbura) espérant que là les gens sont moins nombreux que chez moi à Mirango. J’ai été trop déçu. La situation était la même. J’ai décidé d’aller en ville à pied. Par hasard, un ancien camarade de classe m’a déplacé », raconte un agent d’une société privée.

Le soir, la situation est restée la même pour ceux qui voulaient quitter le centre-ville de Bujumbura vers les quartiers de résidence.

« J’ai fait la queue durant au moins une heure attendant un bus, en vain. Et en plus il pleuvait. Je devrais rentrer à Kamenge. Par hasard, un bus est arrivé et nous nous nous sommes bousculés pour entrer. Par chance, j’ai pu avoir une place. On a dû nous asseoir à 5 sur chaque siège réservé à 4 passagers, pour que le bus transporte le plus de personnes possibles », souligne une habitante de Kamenge.

« Moi, pour arriver à Kanyosha (sud de Bujumbura), nous avons pris un taxis à 5. Chacun a payé 3 mille francs burundais. Pour le même trajet, on paye 450 francs en bus. Nous étions aussi nombreux à attendre les taxis. À l’arrêt bus, on ne pouvait pas se hasarder car ils étaient des milliers à faire la queue », se désole un habitant du sud de la capitale économique.

« Pour arriver à Nyakabiga (centre de la ville), j’ai dû payer 7 mille en taxi après négociation. D’habitude, le trajet coûte moins de 3 mille francs », ajoute un autre citadin.

Depuis ce dimanche, presque toutes les stations -service étaient hors service à Bujumbura.

Une habitante du quartier de Kinindo a quant à elle témoigné à SOS Médias Burundi « avoir attendu des heures et des heures un bus avant de décider de rentrer à pied ».

« C’est la première fois depuis ma naissance que je constate de si longues files d’attente sur le parking desservant notre quartier », estime-t-elle.

« Une course qui coûte entre 3 mille et quatre mille cinq cents dans un taxi était fixé à trente mille francs ou plus ce lundi », a-t-elle remarqué.

La semaine dernière, le ministère ayant en charge la gestion du carburant a présenté le bilan de ses réalisations trimestrielles. « Ne me poser pas des questions en rapport avec le carburant au risque ne pas dire la vérité . Je vais d’abord me rendre sur terrain, et je vais organiser un point de presse après » , a prévenu les journalistes le ministre Ibrahim Uwizeye, en charge des questions énergétiques.

Et le 14 avril , devant les deux chambres du parlement réunies , c’est le tout puissant premier ministre burundais Alain Guillaume Bunyoni qui ironisait que « les Burundais avions nos propres moyens de déplacement et pouvaient se déplacer à pied avant l’invention de ces engins de locomotion ».

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Photo : plusieurs citadins sur un parking presque vide dans le centre-ville de Bujumbura , avril 2022

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