Bujumbura : la situation sécuritaire se porte bien après la déposition du tout puissant premier ministre Bunyoni

Bujumbura : la situation sécuritaire se porte bien après la déposition du tout puissant premier ministre Bunyoni

À l’hémicycle de Kigobe et dans ses alentours (nord de la capitale économique Bujumbura) des militaires et des policiers ont été déployés au moment de prestation de serment du nouveau premier ministre Gervais Ndirakobuca. La circulation est toujours normale. Les bus et autres véhicules circulent librement et les habitants des zones proches du palais des congrès de Kigobe où se déroulent les cérémonies de prestation de serment faisaient librement leurs activités. Dans toute la ville, les gens vaquent à leurs activités. Mais certains ont préféré rentrer tôt à la maison même si aucun incident n’a été signalé à Bujumbura et dans d’autres villes et chef-lieux de provinces. (SOS Médias Burundi)

Au marché de Cotebu en zone de Ngagara dans le nord de la ville commerciale Bujumbura, les activités se déroulent normalement. À l’arrêt bus dit permanence dans la zone de Bwiza (centre de Bujumbura) là aussi la circulation est normale.

Sur la 2ème avenue de la zone de Bwiza, les boutiques, les bistrots fonctionnent comme d’habitude, les habitants vaquent à leurs activités comme si de rien n’ était. Mais tout le monde parle de la destitution du tout puissant premier ministre Alain Guillaume Bunyoni et dit attendre la suite des événements.

Nos Reporters ont pris l’avenue de l’Université et remarqué la présence de 5 militaires et policiers à la jonction de cette avenue avec le boulevard du 28 novembre. Aucun incident n’était signalé jusque là.

Nos reporters ont pris la route qui mène au jardin public. Là aussi la vie était normale. On dirait que que l’évènement était passé inaperçu pour les citadins.

Quelques employés d’une ONG rencontrés au quartier de Rohero nous ont indiqué qu’ils ont été informés de la situation sécuritaire qui prévaut dans la capitale économique Bujumbura.

Les responsables de la sécurité de leur employeur ont déjà ordonné à tous les employés de rentrer tôt. Ils ne savaient pas le développement de la situation sécuritaire et ont demandé à ceux qui auront peur de ne pas se présenter au service demain. Ils devraient attendre chez eux pour voir si la situation sécuritaire reste calme comme elle se présente ce mercredi.

« Nous sommes contents de voir que le président a pris cette décision, c’est pour lui l’occasion de créer sans coup férir un nouveau rapport de forces au sein du gouvernement », fait savoir Jean, Professeur d’Université.

« Avec la destitution de Bunyoni,le président Ndayishimiye va alors gagner le pari de s’affranchir de la tutelle lui imposée par ses proches. Il va aussi se réapproprier les rênes du pouvoir et propulser le Burundi au développement auquel il aspire tout le temps », estime Blaise un chauffeur de Taxi de Bujumbura.

Cette nuit, nos reporters ont sillonné beaucoup de quartiers du sud au nord de Bujumbura en passant par le centre.

« Rien d’anormal dans les rues. Tout est calme ».

Un Burundais en vacances dans la ville commerciale témoigne que « la joie se lit sur le visage des gens ici », et un jeune homme dit avoir préféré « rentrer tôt », ajoutant que « le président vient de sauver son honneur ».

Peu après l’approbation de Gervais Ndirakobuca comme nouveau chef du gouvernement, le leader de l’opposition burundaise Agathon Rwasa a espéré que « le président et son premier ministre vont associer tout le monde y compris l’opposition pour le bien de tous les Burundais ».

Agathon Rwasa et son équipe (la deuxième plus grande à la chambre basse) ont également approuvé le nouveau premier ministre.

Le nouveau premier ministre signe devant les juges de la cour constitutionnelle, le 6 septembre 2022 à Bujumbura

Dans les heures qui viennent, les membres du nouveau gouvernement devraient être dévoilés selon nos sources.

Un mystère persiste : le sort du tout puissant premier ministre déchu Alain Guillaume Bunyoni. Sur les réseaux sociaux, des informations faisant état de fouille de sa résidence et sa convocation devant le procureur général de la République ont circulé mais aucune source anonyme ou officielle n’a confirmé ces informations à notre rédaction. Jusqu’à sa destitution, le général Bunyoni avait refusé de loger au palais lui réservé, lui préférant sa résidence privée dans la ville commerciale Bujumbura.

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Dans une vidéo qui a récemment circulé sur les réseaux sociaux, Bunyoni et son épouse ont été vus « louer Dieu » pour ses bienfaits. Son épouse a dit que « [….], la dernière fois que j’ai rencontré cet homme de Dieu c’était en 2009. Mon mari était ministre et Dieu m’a parlé. Il m’a promis beaucoup de choses qui se sont réalisées. Il m’avait dit qu’Il allait m’élever. Je m’attends à la réalisation d’autres choses », a-t-elle dit devant un parterre de chrétiens dans une petite église protestante locale avant de donner une somme d’un million de francs burundais en guise de remerciement au Seigneur.

Sur les réseaux sociaux, certains ont ironisé disant que « Madame Bunyoni devrait exiger d’être dédommagée car l’homme de Dieu lui a menti », d’autres disant qu’elle s’est trompée de « sorcier ».

Alain Guillaume Bunyoni cité dans plusieurs dossiers de détournement des fonds publics et de cas de corruption reste général de la police burundaise malgré sa déposition.

L’an dernier, les États-Unis avaient suspendu les sanctions prises contre M. Bunyoni en 2015. Il lui était reproché d’avoir été impliqué dans des actes de violence, de répression, ou d’incitation à la violence, y compris par des actes constituant des atteintes graves aux droits de l’homme en 2015 lors des manifestations contre un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza.

Depuis l’accès de l’ancien mouvement rebelle Hutu à la tête du Burundi en 2005 grâce aux accords d’Arusha, le détrônement de Bunyoni signe l’une des grandes décisions prise contre un membre du cercle des généraux et membres très influents du CNDD-FDD.

Alain Guillaume reste le seul maréchal de la police burundaise PNB (Police nationale du Burundi). Un grade auquel personne d’autre n’a été élevé jusqu’à présent dans les corps de défense et de sécurité de la petite nation de l’Afrique de l’est.

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Photo : le nouveau premier ministre prête serment devant le président Neva, le 6 septembre 2022 à Bujumbura

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