Bujumbura : la flambée des prix des produits de première nécessité inquiète

Bujumbura : la flambée des prix des produits de première nécessité inquiète

Dans la capitale économique du Burundi, les prix des denrées alimentaires ne cessent de grimper, menaçant le panier de la ménagère. Les consommateurs se plaignent. Les autorités expliquent la situation par la faible productivité du pays. La société civile est plutôt convaincue qu’il n’existe pas de politique conséquente d’accompagnement des producteurs locaux. (SOS Médias Burundi)

Au marché de Ruziba, au sud de Bujumbura, le soleil est au zénith. Sur les étales protégés par des parasols, se trouvent divers produits alimentaires.

De noir et de blanc vêtues, paniers à la main, deux femmes fonctionnaires venues s’approvisionner sont désemparées. Elles disent que des produits essentiells qu’elles veulent acheter ne sont vraiment pas accessibles.

«Ces produits sont trop chers par rapport à nos salaires de fonctionnaire. Ça ne marche pas. Nous sommes très déçues. Qu’on fasse le nécessaire pour faire baisser les prix», clame Isabelle.

« Le prix d’un bidon d’huile de 5 litres a augmenté de plus de 14 mille francs. Le kg du riz que nous achetions jadis à 2.500 est passé à 4.500 francs. Ça nous dérange et nous dépasse cette crise économique », décrit Juliette, l’autre fonctionnaire.

Une flambée des prix des produits de première nécessité est aussi observée au marché de Kinama, au nord de la ville commerciale.

Les produits alimentaires dont le haricot ont pratiquement doublé de prix.

Les denrées alimentaires produites localement qui viennent de plusieurs localités du pays sont concernées par cette hausse du prix. Il s’agit de l’huile de palme, de farine de manioc, des légumes dont les feuilles de manioc, etc…

Pour l’huile de palme par exemple, le prix d’un bidon de 20 litres a augmenté de plus de 18 mille francs burundais.

Des revendeurs évoquent la faible récolte et la pénurie de carburant. La plupart de transporteurs se rabattent sur le marché noir, les quantités de carburant n’étant pas tous les jours suffisantes sur les stations-service.

Les transporteurs disent être dans l’obligation d’augmenter les prix pour ne pas travailler à perte.

Par ailleurs, tous les produits connaissent aussi une hausse de prix sur le marché. Le sac de farine de manioc est passé de 70 mille à 100 mille francs. Le pain fabriqué à base de farine de blé connaît une nouvelle hausse de prix depuis quelques mois. La farine qui coûtait 4.000 francs par exemple, se vend actuellement à 6.500 francs.

Contacté à ce propos, le ministère du commerce n’a pas voulu donner plusieurs détails.

« On va s’exprimer le mois prochain lors d’une conférence de presse qui sera organisée conjointement avec le ministère des finances », a fait savoir la porte-parole du ministère du commerce.

Dans la petite nation de l’Afrique de l’est, dans la campagne et en villes, les habitants disent faire face à une situation d’extrême pauvreté qui s’accompagne ces derniers mois, de la hausse généralisée des prix des produits essentiels.

Récemment, les confédérations syndicales ont demandé au gouvernement de prendre des mesures visant à « stabiliser les prix et freiner le choc vécu par les consommateurs, en particulier les fonctionnaires ».

_______________________

Photo d’illustration : des femmes -vendeuses de fruits et légumes dans une rue en ville de Bujumbura

Previous RDC : Uhuru Kenyatta tente des consultations pour trouver la paix
Next Lusenda : les réfugiés burundais priés de ne plus sortir du camp