Cibitoke : hausse généralisée des prix des produits de première nécessité
Une flambée de prix généralisée s’observe dans les marchés des communes de la province de Cibitoke (nord-ouest du Burundi). La population demande au gouvernement de régler ce problème. Le gouverneur met en garde les spéculateurs que des sanctions sont prévues . (SOS Médias Burundi)
Il s’observe à travers les six communes de la province de Cibitoke, une montée vertigineuse des prix de presque toutes les denrées alimentaires.
Le prix d’un kg de haricots, de riz et de la farine de manioc a doublé par exemple, a remarqué SOS Médias Burundi.
Les grossistes expliquent cette situation par la pénurie des produits agricoles dans d’autres régions du pays suite aux aléas climatiques qui ont contribué à une baisse significative de la production.
À cela s’ajoute l’augmentation du coût de transport suite au manque de carburant, sans oublier les taxes trop élevées perçues sur plusieurs points de passage, ce qui fait monter les prix.
« La vie est devenue trop chère à Cibitoke », se plaint un sexagénaire rencontré au chef-lieu de la commune de Rugombo.
Ce fonctionnaire de l’État depuis plus de 20 ans explique aussi « qu’actuellement assurer les soins de santé est devenu un luxe ».
Les médicaments sont aussi concernés par la hausse du prix. Un garde malade à l’hôpital de province s’inquiète.
« Le personnel soignant dans divers établissements sanitaires ne fait que prescrire des médicaments qu’il faut aller chercher dans les officines. Au niveau des pharmacies, les prix ne sont pas à la hauteur du pouvoir d’achat des malades », regrette-t-il.
Les boissons devenues très chères aussi
Très rares dans la plupart des coins de la province, l’Amstel et la Primus par exemple ont vu leur prix passer respectivement de 2500 francs à 3000 et de 1700 à 2000 francs burundais. Les deux bières sont les plus consommées au Burundi. Les prix montent encore chaque fois qu’on s’éloigne des centres urbains.
« Pire, les bistrots sont dans la plupart des cas exploités par des membres du parti CNDD-FDD qui excellent dans la spéculation. Pour des motifs non fondés, les bars détenus par les partisans de l’opposition sont souvent obligés de fermer. La réouverture est conditionnée par le versement des pots de vin », insistent des jeunes commerçants de Mabayi et Rugombo à quelques pas de la frontière avec le Rwanda.
Ils avancent que plus d’une vingtaine de bars ont été fermés pendant une période ne dépassant pas un mois. Le ciment est également devenue une denrée rare même s’il est produit localement à Cibitoke.
Selon toute vraisemblance, seuls les commerçants proches du parti au pouvoir ont les prérogatives d’être approvisionnés. À leur tour, ils spéculent sur les prix faisant passer le prix officiel du gouvernement d’un sac de ciment de 50 kg de 28500 à 37000 francs.
Une telle situation comme l’explique un expert en macro-économie établi à Cibitoke pendant plus d’une décennie, est susceptible de plonger la population dans une extrême misère.
Interrogé à ce propos, le gouverneur de Cibitoke Carême Bizoza ne nie pas la hausse du prix de la plupart des produits de première nécessité mais refuse d’indexer la responsabilité aux membres du parti présidentiel.
M. Bizoza met en garde tous les spéculateurs que des sanctions sont prévues.
__________________
Photo : des commerçantes de produits vivriers sur un marché en province de Cibitoke
About author
You might also like
Bubanza-Kayanza : les prix de denrées alimentaires s’envolent sur le marché
Les prix de denrées alimentaires ont grimpé dans les provinces Bubanza et Kayanza.Des vendeurs disent être obligés d’aller s’approvisionner à Bujumbura, la ville commerciale. Le coût du transport et les
Burundi : hausse du prix de transport
Depuis ce mardi 1er février, le prix du ticket de transport pour les passagers qui se déplacent dans la ville commerciale Bujumbura comme ceux qui se rendent à ou reviennent
Ngozi : onze commissionnaires de vaches en détention
Au moins onze commissionnaires de vaches sont détenus au commissariat communal de la police à Gashikanwa en province de Ngozi (nord du Burundi) depuis mercredi dernier. Il leur est reproché