Rwanda-RDC : les forces rwandaises ont tué un troisième militaire congolais

Rwanda-RDC : les forces rwandaises ont tué un troisième militaire congolais

L’armée rwandaise a annoncé vendredi soir avoir tué un troisième militaire congolais. Dans un communiqué, l’armée rwandaise dit que le militaire tué avait violé le territoire rwandais. Des échanges de tirs ont eu lieu à la frontière entre le Rwanda et la RDC. Il n’y avait de réaction immédiate des autorités congolaises. (SOS Médias Burundi)

Le document parle de provocation. Le militaire congolais a été abattu en fin d’après-midi.

« Aujourd’hui (vendredi), un militaire des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) a traversé la frontière et a tiré sur des militaires RDF (Armée rwandaise) qui tiennent la frontière commune entre la Grande Barrière et la Petite Barrière dans le district de Rubavu, dans la province de l’ouest du Rwanda », explique le communiqué.

Selon l’armée rwandaise, ses militaires ont répliqué, tuant le soldat congolais sur le territoire rwandais.

« Plusieurs autres militaires des FARDC ont ouvert le feu sur la position de l’armée rwandaise, ce qui a provoqué un bref échange de tirs », poursuit le communiqué.

L’armée rwandaise annonçait vendredi soir que « la situation est calme ».

Elle rappelle que cet incident s’inscrit dans le cadre de plusieurs autres cas dans lesquels des militaires congolais ont violé le territoire rwandais.

Situation tendue

Ce vendredi soir, une situation-trouble s’observait à Birere dans le petit marché à la Petite Barrière.

« Plusieurs Congolais de Goma (chef-lieu du Nord-Kivu) veulent traverser au Rwanda pour semer le chaos », a remarqué un reporter SOS Médias Burundi.

Il n’y avait pas de réaction immédiate des autorités congolaises sur cet incident. L’élément de l’armée congolaise tué par l’armée rwandaise ce vendredi est le troisième militaire congolais à être abattu par les forces rwandaises depuis mi juin 2022. Dans les deux cas précédents, les autorités rwandaises avaient aussi expliqué que les militaires tués avaient franchi la frontière et commencé à tirer sur les tours de garde de l’armée rwandaise, ses militaires, les agents de l’immigration et des civils.

Depuis la résurgence du M23, Kigali et Kinshasa ne cessent de s’accuser mutuellement de provocation et de sabotage. L’ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021 reprochant au gouvernement congolais de n’avoir pas respecté ses engagements sur la réinsertion de ses combattants bénéficie du soutien du Rwanda, selon les autorités congolaises.

Le Rwanda nie ces allégations et reproche aux dirigeants congolais de collaborer avec les génocidaires rwandais FDLR en leur fournissant des uniformes, armes et munitions dans le but de « déstabiliser son territoire ».

À plusieurs reprises, les autorités rwandaises ont déclaré que des avions de chasse de son voisin de l’ouest ont violé son espace aérien. Dans un seul cas, l’armée rwandaise a tiré sur un avion de chasse congolais.

Récemment, l’armée rwandaise a annoncé avoir repoussé une agression d’entre 12 et 14 militaires congolais entre la province du Sud-Kivu à l’est du Congo et le district de Rusizi dans l’ouest du Rwanda, toujours.

LIRE AUSSI :

L’armée congolaise a fustigé ces allégations parlant plutôt d’hommes armés qui avaient attaqué ses positions non loin de la frontière avec le Rwanda, accusant l’armée rwandaise de « vouloir trouver un prétexte d’envahir le Sud-Kivu comme elle le fait dans le Nord-Kivu ».

Ce mercredi, lors d’une conférence de presse dans la capitale Kigali, le président rwandais Paul Kagame a rappelé que « Nous sommes prêts à nous défendre depuis longtemps », précisant que « les responsables de la sécurité rwandais sont préparés depuis longtemps ». Il s’exprimait sur les mauvaises relations entre son pays et la RDC.

Les leaders de la sous-région peinent toujours à trouver une solution à la crise sécuritaire qui prévaut dans l’est du vaste pays de l’Afrique centrale et à réconcilier les deux voisins des Grands-Lacs d’Afrique et membres du bloc économique de l’Afrique de l’est.

____________________

Photo d’archives : embarquement du corps du 2ème militaire congolais tué en novembre 2022 à la frontière avec le Rwanda.© Belgaimage

Previous Ituri : plus de 200 civils tués en deux mois par les milices
Next Mahama (Rwanda) : un réfugié burundais succombe après avoir été battu par des Congolais