Nord Kivu : le cessez-le-feu convenu entre les FARDC et le M23 n’a pas été respecté

Après le communiqué sur le cessez-le-feu dans les zones de combats à l’est de la République démocratique du Congo publié ce mardi par les rebelles du M23, des affrontements ont été signalés la même journée et ce mercredi dans les localités et chefferies de Masisi et Rutshuru. Selon le porte-parole de l’armée congolaise en province du Nord Kivu, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike Kayiko, les rebelles du M23 ont attaqué tôt le matin de ce mardi les positions des Forces armées congolaises (FARDC) situées dans les localités de Karuba et Shasha au nord de la cité de Sake en territoire de Masisi. Des sources locales parlent d’affrontements qui se poursuivent. Une information confirmée par la société civile locale. (SOS Médias Burundi)

Ces combats ont occasionné un nouveau déplacement massif de la population et plusieurs personnes sont mortes dans le groupement de Karuba.

« Les rebelles du M23 ont violé le cessez-le-feu et cela s’est manifesté aujourd’hui lorsqu’ils ont attaqué nos positions dans le Karuba et Shasha. Nous condamnons ces actes qui violent les droits humains en province du Nord-Kivu. Des habitants ont perdu la vie suite aux balles et aux bombes qui ont été jetées par les rebelles du M23 dans la cité de Sake et Mubambiro », a accusé le colonel Guillaume Ndjike Kayiko.

Les acteurs de la société civile du territoire de Masisi ont également alerté sur la violation des mesures sur le cessez-le-feu exigé par les dirigeants des États de l’Afrique de l’est.

Télésphore Mitondeke, président de la société civile-Forces vives dans le territoire de Masisi, dit ne pas comprendre comment les affrontements peuvent se poursuivre au cours de la même journée où la mesure doit être appliquée.

« Il est important que des mesures adéquates soient prises des deux côtés: FARDC et M23 car ce sont les paisibles citoyens qui en payent le prix. Le M23 doit comprendre que les Congolais ont besoin de paix, surtout en ces jours », estime l’activiste.

Selon le témoignage d’un habitant de Mushaki, les rebelles du M23 sont toujours visibles dans la zone et poursuivent les opérations comme d’habitude.

« Dans cette soirée nous voyons toujours la présence et la circulation libre des M23 dans le centre de Mushaki. Ça nous montre que ces derniers n’ont pas la volonté de quitter les zones qu’ils occupent », a témoigné à SOS Médias Burundi cet habitant mardi soir.

Néanmoins, des sources locales en provenance de Kitshanga en chefferie de Bashali , territoire de Masisi affirment que les rebelles se retirent progressivement, mais qu’il en reste encore dans cette cité stratégique de Masisi.

Dans les mêmes périphéries, des affrontements ont été signalés toute la journée dans les localités de Kibarizo Mpati et Kahira dans la partie sud de Masisi.

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Dans le territoire de Rutshuru, plusieurs sources indiquent que les rebelles contrôlent toujours les zones qu’ils occupent et les combats ont été enregistrés dans les groupements de Bambo et Tongo entre les FARDC et le M23.

Mercredi : hostilités autour de Sake

Les affrontements entre les FARDC et le M23, ont repris depuis 5h 30 dans différents coins de la chefferie de Bahunde en territoire de Masisi ce mercredi. Selon le témoignage d’un habitant de Shasha, d’intenses combats sont signalés sur le mont Ngingwe dans les collines surplombant le village de Kirotshe en chefferie de Bahunde dans le territoire de Masisi.

« C’est aux environs de 5h du matin que les combats ont repris non loin de Shasha et dans quelques coins environnant la cité de Sake », dit-il.

Cet habitant ajoute que les rebelles cherchent à couper la route Sake-Minova menant au Sud-Kivu. Plusieurs habitants ont fui leur ménage suite aux hostilités.

« Nous voyons que les rebelles veulent faire un assaut sur la province voisine du Sud-Kivu passant par le territoire de Kalehe à Minova. La population de Shasha se déplace vers Bweremana et Minova », indiquent des sources locales.

Dans un communiqué sorti ce mardi, le M23 avait annoncé l’application du cessez-le-feu pour suivre la voie diplomatique et politique souhaitée par les dirigeants de l’EAC et la communauté internationale.

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Photo d’archives : des combattants du M23