Burundi : la CBDDH dénonce la condamnation de Floriane Irangabiye et le non respect d’équité dans le procès de la deuxième secrétaire du syndicat SYGERBU

Burundi : la CBDDH dénonce la condamnation de Floriane Irangabiye et le non respect d’équité dans le procès de la deuxième secrétaire du syndicat SYGERBU

Dans une déclaration sortie ce mercredi 3 mai 2023, la Coalition burundaise des défenseurs des droits de l’homme (CBDDH), déclare avoir été consternée par l’arrêt rendu par la Cour d’appel de Mukaza dans la ville commerciale Bujumbura le 2 mai dernier, confirmant la condamnation de Floriane Irangabiye à 10 ans de prison et une amende d’un million de francs burundais, la coalition estimant qu’elle est juste victime de son travail de journaliste. La CBDH fustige en outre le non respect d’équité qui a caractérisé le procès de la deuxième secrétaire provinciale (Gitega centre) du Syndicat général du personnel de l’enseignement du Burundi, Emilienne Sibomana. (SOS Médias Burundi)

Selon la CBDDH, « la condamnation de Floriane Irangabiye démontre une fois de plus que le gouvernement du Burundi cherche à museler les défenseurs des droits de l’homme et enfreindre le droit à la liberté de la presse et d’expression ».

Qui plus est, la décision est tombée la veille de la Journée internationale de la liberté de la presse et « le gouvernement burundais vient de montrer à quel point il est décédé d’en découdre avec cette liberté », selon la coalition.

Floriane Irangabiye a été arrêtée le 30 août 2022 par le Service national des renseignements (SNR) alors qu’elle était venue du Rwanda pour rendre visite à sa famille.

Dans ce même communiqué, la CBDDH dénonce également le manque d’équité dans le procès d’Emilienne Sibomana, deuxième secrétaire provincial du Syndicat général du personnel de l’enseignement du Burundi (Sygerbu) à Gitega.

Cette organisation s’indigne contre les magouilles qui ont entaché l’audience du procès du 2 mai dernier au tribunal de grande instance de Gitega. C’est notamment le refus de mener des enquêtes sur les allégations qu’Emilienne Sibomana a portées contre le directeur du lycée Technique Christ Roi de Mushasha, et la décision de la garder en prison malgré une demande de liberté provisoire.

LIRE AUSSI:

Emilienne Sibomana a été arrêtée le 27 janvier dernier après avoir dénoncé le directeur de cet établissement où elle travaille de « commettre des abus sexuels sur les élèves du lycée ». Elle l’a dit lors d’une réunion que le ministre de l’Education avait tenue à Gitega à l’endroit des responsables de l’éducation dans cette province.

La Coalition burundaise des défenseurs des droits de l’homme demande au gouvernement du Burundi d’annuler le procès injuste prononcé contre Floriane Irangabiye sans condition. Elle exige en outre du gouvernement de libérer Emilienne Sibomana, de mener les enquêtes nécessaires sur les faits allégués et de lui garantir une justice équitable.

___________________

Photo d’archives : Floriane Irangabiye

Previous Rutana : découverte d'un corps d'une femme
Next Kalehe (Sud-Kivu) : les inondations ont entraîné la mort d'une centaine de personnes