Dzaleka (Malawi) : une femme enceinte meurt par négligence médicale
Elle s’était confiée à l’hôpital du camp qui l’a laissée pour compte pour son transfert, tardivement et sans suivi. Des réfugiés burundais et congolais demandent que leurs conditions de vie soient améliorées et que les responsables de l’hôpital du camp soient punis pour non-assistance à une personne en danger. (SOS Médias Burundi)
Il s’agit d’une Congolaise, d’une trentaine d’années. Elle en était à la cinquième grossesse. La date probable d’accouchement était dépassée pour des raisons que la victime ignorait. Elle a alors pris la décision d’aller à l’hôpital du camp.
« Les infirmiers ont dit à la jeune femme d’attendre le lendemain pour qu’on puisse la transférer, malgré qu’ils ont diagnostiqué que son cas était critique. Comme elle saignait beaucoup, elle a préféré aller à pied vers l’hôpital de référence de Dowa en dehors du camp. Elle est tombée en cours de route pour ne pas se relever non loin du camp. Elle est morte avec son enfant », témoignent des voisins.
Ces derniers parlent d’extrême négligence.
« Imaginez, ils ont signifié à la victime que l’ambulancier ne travaille pas pendant la nuit et que d’ailleurs il n’y a pas de carburant. Ils pouvaient au moins l’accompagner ou lui faire des premiers soins, et puis c’était un cas urgent même les véhicules du HCR pouvaient la transporter à l’hôpital de référence qui est à moins de 10 km », regrettent des réfugiés.
Au camp de Dzaleka, le cas suscite beaucoup de discussions dans les communautés burundo-congolaises et les réfugiés ne décolèrent pas.
« Nous exigeons que les responsables de l’hôpital du camp soient punis conformément à la loi pour non-assistance à une personne en danger, sinon ils vont continuer à négliger la vie des gens. Et puis, ils doivent savoir qu’ils sont là pour nous et parce que nous sommes ici ! Ils doivent bien nous traiter, humainement quand même », estiment-ils.
Pour calmer la situation, le HCR et d’autres humanitaires ont promis de faire des enquêtes pour établir des responsabilités. Ce vendredi, une commission d’enquête s’est rendue à l’hôpital et a interrogé des proches de la victime.
Le camp de Dzaleka est doté d’un seul hôpital. Les réfugiés soulignent qu’il n’a pas de matériel et du personnel suffisant pour prendre en charge la santé de plus de 50 mille réfugiés, issus de plusieurs pays africains dont plus de 11 mille Burundais.
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Photo d’illustration : une pancarte indiquant le camp des réfugiés de Dzaleka
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