Mahama (Rwanda) : paysannat L, un bon exemple d’établissement scolaire partagé entre réfugiés et population d’accueil

Mahama (Rwanda) : paysannat L, un bon exemple d’établissement scolaire partagé entre réfugiés et population d’accueil

Plus de 20.000 enfants du camp de réfugiés de Mahama et de la communauté d’accueil rwandaise franchissent les portes des cinq différentes écoles de l’établissement scolaire de « Paysannat L ». Chaque matin et chaque après-midi, les deux communautés se côtoient et partagent la vie à quelques différences près. (SOS Médias Burundi)

C’est en tout cas, le plus grand établissement primaire et secondaire du Rwanda. Et bien que l’école soit pleinement intégrée au système éducatif national rwandais, les agences des Nations -Unies sont là pour répondre aux besoins éducatifs de tous. La grande majorité d’enfants est celle en provenance du camp de Mahama, qui compte plus de 50.000 réfugiés, essentiellement des Burundais.

Depuis 2021, le HCR, grâce au financement de ses donateurs a construit une salle informatique à l’école et mis en place un programme d’apprentissage connecté à des tablettes, des projecteurs et d’autres équipements numériques.

En partenariat avec le PAM (Programme Alimentaire Mondial), les enfants des programmes de développement de la petite enfance et de l’école primaire reçoivent également des repas scolaires, une fois la journée avant ou après-midi. L’UNICEF (Fonds des Nations-Unies pour l’enfance) en collaboration avec le ministère de l’Éducation, a fourni aussi des ordinateurs portables à plus de 350 enseignants de l’école.

Grande affluence

Cependant, des enseignants de cette école expliquent que beaucoup de salles de classe sont surpeuplées, car, disent-ils, « les enfants ici sont avides d’apprendre, mais de grands défis persistent».

“Dans la salle informatique, les étudiants font défiler les cours sur des tablettes individuelles qui offrent une expérience d’apprentissage plus personnalisée et interactive que les méthodes d’enseignement traditionnelles”, se réjouissent des enseignants.

“ Comme nous n’avons pas de laboratoire ici, nous utilisons les outils informatiques pour faire des simulations d’expériences et de résultats que nous ne pourrions autrement pas présenter aux étudiants », ajoutent-ils.

Spécificité

L’établissement s’est également doté d’une autre innovation qui soutient notamment les étudiantes. « La salle des filles» qui offre un espace sûr aux étudiantes pour se reposer et obtenir des produits hygiéniques lorsqu’elles ont leurs règles.

«Nous apprenons également aux filles la santé reproductive et le développement féminin. Nous avons un programme qui a été élaboré par le ministère de l’Éducation et le Centre biomédical rwandais », soulignent des enseignantes et responsables de la salle.

Et d’ajouter : « La ‘Girls Room’, a eu un impact sur une diminution notable du nombre d’adolescentes qui abandonnent l’école ».

Tous les élèves de cet établissement primaire et secondaire ont réussi.

«Personne n’a redoublé l’année. On a dû délibérer jusque même à 35%. C’est en tout cas une fierté».

Pourtant cette fierté reste mitigée. Certains parents estiment que cette réussite en masse aura des conséquences dans les classes montantes.

« Figure toi un élève qui a réussi avec 35% s’il s’assoit dans la même classe avec celui qui a eu 85% et qu’ils passent tous les deux un même examen d’Etat. En tout cas, les résultats ne seront pas les mêmes. Raison pour laquelle je préfèrerais que ceux qui n’obtiennent pas au moins 50% redoublent l’année », analyse faite par un parent réfugié burundais du camp de Mahama.

Le camp de Mahama situé plus à l’Est du Rwanda non loin de la frontière avec la Tanzanie, abrite une population presque double de celle de tout le secteur de Mahama où est installé le site.

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Photo d’illustration : des écoliers au camp de réfugiés de Mahama au Rwanda

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