Goma : la cour militaire multiplie les condamnations dans l’affaire des manifestations de Goma

Goma : la cour militaire multiplie les condamnations dans l’affaire des manifestations de Goma

Deuxième condamnation à la peine de mort dans l’affaire des manifestations de Goma. Il s’agit de celle d’Ephraim Bisimwa, responsable de la secte mystico-relugieuse à l’origine des manifestations durant lesquelles au moins 57 personnes ont été tuées. (SOS Médias Burundi)

Ephraim Bisimwa considéré par ses fidèles comme prophète, a été reconnu coupable notamment de « trahison, insurrection et meurtre ». Certains de ses complices ont aussi été condamnés à la même peine.

Le concerné et son avocat continuent de « clamer son innocence ». Ils ont annoncé qu’ils vont interjeté appel.

Attentes

Des habitants, les familles qui ont perdu les leurs et la société civile locale continuent d’exiger que l’ancien gouverneur militaire du Nord-Kivu le lieutenant général Constant Ndima Kongba, rappelé à Kinshasa depuis, soit également jugé.

« […] Nous nous attendions à ce que le gouverneur militaire soit aussi jugé et condamné comme c’était lui le commandant des opérations en province. Ce jugement ne répond pas aux attentes de la population », a indiqué à SOS Médias Burundi lundi soir Espoir Ngalukiye, acteur politique de la ville de Goma (chef-lieu du Nord-Kivu).

Autres condamnations

Plusieurs autres prévenus ont été jugés. Ils ont écopé des peines allant de 10 à 20 ans de prison ferme.

Un homme se tient devant les décombres de l’église « Uwezo wa Neno de Wazalendu » brûlée par les services de sécurité à Goma le 30 août 2023

Le 2 octobre dernier, la cour militaire congolaise avait condamné à la peine de mort le colonel Mike Mikombe, ancien commandant de l’unité de la Garde Républicaine à Goma. Il a lui aussi plaidé non coupable expliquant avoir suivi des ordres de l’ancien gouverneur militaire du Nord-Kivu notamment.

Au Congo, la peine de mort est commuée à la prison à vie.

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Au total, 63 personnes ont été condamnées dans cette affaire et 52 autres acquittées.

La manifestation du 30 août 2023 avait été organisée par une secte mystico-religieuse locale pour exiger le départ des casques bleus de la Monusco (Mission de l’organisation des Nations-Unies en RDC) et des éléments de la force régionale de l’EAC. Elle a été réprimée dans le sang, selon un rapport des autorités congolaises qui dresse un bilan d’au moins 57 civils tués ce jour-là.

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Photo : Ephraim Bisimwa considéré par ses fidèles comme prophète et condamné à la peine de mort par la cour militaire

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