Bujumbura : mystère autour de la détention de Kenny Claude Nduwimana et Médard Muhiza poursuivis notamment pour escroquerie et atteinte à l’honneur des institutions

Bujumbura : mystère autour de la détention de Kenny Claude Nduwimana et Médard Muhiza poursuivis notamment pour escroquerie et atteinte à l’honneur des institutions

Le journaliste Kenny Claude Nduwimana et l’ex-chargé d’affaires à l’ambassade du Burundi à Kinshasa Médard Muhiza, sont accusés d’escroquerie, imputation dommageable et atteinte à l’honneur des individus et des institutions sur les réseaux sociaux. La police dit avoir transféré leur dossier à la justice. Toutefois, le porte-parole du ministère en charge de la sécurité qui a chargé les deux anciens proches du pouvoir connus pour diffusion des messages divisonnistes, a refusé de les présenter à la presse comme d’autres « criminels supposés » qu’il a montrés aux journalistes locaux. (SOS Médias Burundi)

Les accusations formulées par la police contre les deux membres du CNDD-FDD, ont été annoncées dans un point de presse que le porte-parole du ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique a animé ce mardi 17 octobre. Il s’est déroulé dans les enceintes du SNR (Service national de renseignements) dans la ville commerciale Bujumbura.

L’exemple donné est celui d’un message transmis via les réseaux sociaux publié par Muhiza qui disait que le chef de la FDNB (Force de défense nationale du Burundi) le Général Prime Niyongabo est en résidence surveillée à la présidence de la République.

Pour Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère en charge de la sécurité, Médard Muhiza veut diaboliser les institutions et attenter à l’honneur de la présidence de la République qui n’est pas du tout une prison.

« Nous avons constaté que ces deux individus travaillaient en réseau avec des criminels sous des comptes anonymes […] », a chargé Nkurikiye.

Pierre Nkurikiye menace les sources d’informations des deux militants sulfureux du parti présidentiel car, selon lui, ils les font exploiter par d’autres organisations ou pays autres que le Burundi. Il a parlé de fonctionnaires qui donnent des informations dans le but de dénoncer certains abus.

Pour lui, ces informations n’ont d’autres visées que celles de déstabiliser le pays alors que paradoxalement, les personnes qui les partagent, croient dénoncer le mal. Pourtant , ces crimes sont punis par la loi, a insisté Pierre Nkurikiye.

Il estime que de telles informations peuvent être transmises via les boîtes de suggestions ou les numéros de téléphone donnés à la population à commencer par celui du chef de l’Etat.

« La dénonciation ne devrait pas passer par des comptes anonymes », a déclaré Pierre Nkurikiye.

Où sont détenus Kenny Claude Nduwimana et Médard Muhiza?

La question persiste d’autant plus que le porte-parole du ministère en charge de la sécurité a refusé de les présenter à la presse. Des journalistes locaux qui avaient été confiés au point de presse ont demandé, insisté à plusieurs reprises pour que les deux militants sulfureux du CNDD-FDD leur soient présentés comme d’autres prévenus, soupçonnés de similaires allégations, en vain.

« Pas même un seul mot. Pierre Nkurikiye faisait comme s’il n’avait pas entendu la requête ».

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Selon des sources policières et proches du parti au pouvoir qui se sont confiées à SOS Médias Burundi depuis leur arrestation, les deux hommes sont détenus par les renseignements burundais dans la capitale économique.

« Mais que cachent les autorités burundaises? Même des personnes soupçonnées de délits mineurs, elles ont, dans le passé été très fières de les présenter à la presse. Pourquoi refuser de montrer à la presse des individus suspectés d’aussi très graves accusations?, questionne un journaliste burundais.

« Les deux hommes ont-ils été torturés au point de ne pas les présenter à la presse ? Ont-ils été tués ? En tout cas, toutes les pistes sont possibles dans une telle situation », poursuit-il.

Au Burundi, les personnes détenues par les renseignements peuvent passer un délai indéterminé dans leur cachot. Pierre Nkurikiye n’a pas dit le jour où les deux proches du pouvoir connus pour diffusion des messages divisonnistes, seront présentés à un juge.

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Photocollage : Kenny Claude Nduwimana (à gauche) et Médard Muhiza (à droite)

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