Kenya : la naissance de la nouvelle Alliance anti-Tshisekedi envenime les relations entre la RDC et le Kenya

Kenya : la naissance de la nouvelle Alliance anti-Tshisekedi envenime les relations entre la RDC et le Kenya

Le président kényan a annoncé dimanche « avoir refusé de satisfaire la demande des autorités congolaises qui voulaient que les services de son pays interpellent des opposants congolais ». Pour William Ruto, « le Kenya est un pays démocratique qui ne peut peut arrêter des gens pour avoir sorti un communiqué seulement, nous arrêtons des criminels ». (SOS Médias Burundi)

Les concernés dont Corneille Nangaa, ancien président de la CENI avaient annoncé vendredi dernier à Nairobi, la naissance d’une nouvelle Alliance anti-Tshisekedi dénommée  » Alliance Fleuve Congo ».

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Suite à cette officialisation de la nouvelle Alliance anti-Tshisekedi, les autorités congolaises ont exigé des services kényans d’arrêter les individus faisant partie de la coalition, se trouvant au Kenya. Le Kenya a rechigné.

« Le Kenya est une démocratie. Nous ne pouvons pas arrêter des personnes pour avoir sorti un communiqué. Nous arrêtons les criminels seulement…. », a déclaré le président Ruto dimanche dans un entretien avec des journalistes locaux à son palais à Nairobi.

Vendredi, après les déclarations de M.Nangaa, le porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya avait parlé d’une situation inacceptable.

« Vous ne pouvez pas créer un mouvement politico-militaire. Militaire signifie encore tuer des Congolais. Est-ce que les Congolais ne sont pas assez morts ? Je pense que cet acte aura des conséquences parce que le Kenya par exemple nous doit des explications. Comment un pays avec lequel nous travaillons, avec lequel nous sommes dans des processus qui doivent permettre le retour de la paix dans l’est, peut accueillir des activités subversives ? Il y aura des conséquences diplomatiques. Sur le principe, le Kenya doit nous expliquer ce qui se passe », confiait vendredi soir à Kinshasa, le porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya, dans une conférence de presse.

Mais pour le chef de l’État kényan, il n’y a rien à s’alarmer.

« [….], combien de personnes sortent des déclarations contre moi, chaque jour …C’est ça la démocratie. S’ils décident de rappeler leur ambassadeur à cause d’un communiqué qui a été émis à Nairobi, c’est leur droit. Mais, je ne peux arrêter personne tout simplement pour avoir sorti une déclaration. Ça, c’est anti-démocratique. Ce n’est comme ça que le Kenya est. Ce n’est pas le Kenya que vous tous connaissez. Alors, nous sommes tous différents. Les pays sont démocratiques de différentes manières », a expliqué William Ruto.

En signe de protestation contre la présence des opposants congolais sur le sol kényan, les autorités congolaises ont rappelé le week-end dernier, les ambassadeurs du vaste pays de l’Afrique centrale à Nairobi et auprès de l’EAC.

Vengeance?

Ce lundi soir, la communauté Est-Africaine a annoncé qu’elle ne sera pas en mesure d’aller observer les élections au Congo sur le terrain. Le bloc économique de l’Afrique de l’est a évoqué une autorisation qui n’a pas été retenue par les autorités congolaises. C’est la première fois depuis sa création, que l’EAC ne parvienne pas à se rendre dans un pays partenaire pour l’observation des élections. Il n’est pas encore clair si la décision du gouvernement congolais a été dictée par le fait que le secrétariat général de la communauté est dirigé par un Kényan.

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Photo : les présidents kényan et congolais William Ruto et Félix Tshisekedi

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