LES RÊVES DE BAREGEYA-Neva : « Crevez et laissez-moi manger ! », ah, que le papa est bon !
Est-ce un don, ou une malédiction ? Parler sans retenue, toujours rater l’occasion de se taire, dire des âneries à longueur de journée. Voilà la plus grande, et sans doute pour lui « la plus belle », caractéristique du président burundais.Ayant crié mille et une fois dans une pauvreté extrême, Baregeya ne fait que rêver, oubliant que ce que dit Neva est «Never true», rappelant, pour qui ont encore la force de rire et les moyens de voir, l’iconique série « La Vérité si je mens ». Se moquer de la population ajoute de la poudre au feu.
Opinion par Mahoro (SOS Médias Burundi).
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Miracle sur miracle ! Un père unique, mon père, notre père, le père de la nation ! Il ne mange presque plus. Plus de nourriture sur sa table. Toutefois, ses enfants mangent à satiété. Il a tout sacrifié pour ses enfants. Venez voir le «paradis ». Tous les enfants dansent. Tous les enfants mangent et sont en bonne santé.
Quel beau spectacle ! Les enfants jouent à la baballe. Mais que vois-je, ils se passent une pomme de terre ! Le haricot est éparpillé partout, comme du sable. Les enfants n’arrivent pas à tenir debout, tellement ils glissent dessus.
Les graines de différentes céréales sont répandues ici et là, sans oublier la patate douce, la banane, les légumes et les fruits qui pourrissent un peu partout sur les routes et les sentiers. Je vois une population qui détonne de bonne santé et de joie que pour elle, tomber en glissant et glisser en tombant, la fait éclater de rires infinis.
Rêve et tais-toi
Attends ! Où suis-je ? Dans mes draps en lambeaux, sur mon pauvre matelas avec des trous où grouillent les puces, les punaises et les poux qui rongent mon corps déjà décharné. Je me réveille. Le ventre creux. Je rêvais.
Oui. Je rêvais de nourriture, je rêvais de tout ce que l’on mange, car je manque de tout. Mais comment me plaindre, puisque tous les Burundais, sauf UN, sont dans la même mouise ! Mes enfants me regardent, les yeux embués de larmes. Ils n’ont même plus la force de pleurer, tellement ils ont faim. Je n’ai rien récolté, faute de fertilisants et de semences sélectionnées. Je ne sais plus à quel saint me vouer.
Eh oui ! Je suis allé me coucher en pensant à tout ce que l’on peut manger : des pommes de terre, des bananes, des patates doutes, du haricot, des légumes et même des fruits. Rien que d’y penser est devenu un luxe. Même ceux qui ont de l’argent ne peuvent pas joindre les deux bouts du mois car les prix ont trop monté. Les enfants souffrent de kwashiorkor.
Ces sentiers que j’ai vus glissants sont les routes en mauvais état, impraticables, des chefs-lieux presque inaccessibles. Dans les villes, la voirie urbaine finira par n’exister que sur la carte, vu l’état de certaines avenues.
Neva, Dieu te voit !
Cher président, je sais, sans vous avoir demandé, que vous faites honneur à votre apparence, car vous mangez suffisamment, si ce n’est en excès. Vos enfants sont tous dodus, et peut-être même obèses, car trop de bouffe crée la malbouffe. Vous les regardez et la joie envahit votre cœur. Et vous ne vous faites pas prier pour le crier sur les toits que vous vous gavez, n’est-ce pas ! « Qui m’a vu un jour dire que j’ai faim ? Vous pleurnichez tous les jours que les prix ont augmenté. Venez voir dans mon stock, j’ai des dizaines de tonnes de tout ! Faites comme moi !»
Ces mots m’obsèdent depuis qu’ils sont sortis de votre bouche. De la moquerie, disais-je ? Que non. C’est une insulte. Car, cher Évariste Ndayishimiye, les stocks dont vous vous targuez, ils viennent DIRECTEMENT de ma poche, de mes impôts, de la surtaxation des moindres services dont j’ai besoin au quotidien. Et vous osez prétendre que c’est vous qui les produisez ! Quel toupet !
Et vous vous dites Sebarundi – Père de la nation- et vous osez vous moquer de cette pauvre population. Les Burundais, que vous n’avez de cesse de traiter d’ignares, n’ignorent pas que vous disposez de milliards de francs burundais non seulement pour vous nourrir, mais aussi pour vous déplacer dans des jeeps blindées, vous envoler pour voyager à travers le monde et surtout dans des pays sans enjeux !
C’est à se demander si vous pensez ne fût-ce qu’une seconde à cette population que vous êtes supposé diriger. Heureusement qu’il y a moins de chansons en votre honneur. Ça aurait ajouté à l’irritation de cette population qui est loin d’être votre préoccupation. Si vous étiez vigilant, vous vous demanderiez pourquoi. Eh bien, en un mot comme en mille : VOUS ÊTES IMPOPULAIRE ! Voilà, maintenant, vous le savez.
Vous avez menti à la population, à la communauté internationale et surtout à … Dieu. Qu’est-ce qui vous reste ? Je ne sais pas. En tout cas pas la moindre once d’honneur.
Bye Monsieur Évariste Ndayishimiye, président du plus pays le plus pauvre et de la population la plus triste du monde, un chef d’État qui ne connaît même pas la situation qui prévaut dans son pays.
Rien d’étonnant, j’ai peur que vous n’écoutiez pas vos conseillers ! Du moins, si vous en avez des vrais, pas des benni oui-oui, qui ne pensent qu’à leur ventre et à sauver leur poste.
Mais «Nyamubura ikimuhanura ni we nyamubura ikimuhamba» (Celui qui n’a pas de conseiller n’aura personne pour l’enterrer). N’est-ce pas !
Ce n’est qu’un au revoir.
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