Photo de la semaine : les autorités tanzaniennes veulent fermer le camp de Nduta en octobre
Les autorités tanzaniennes ont annoncé au HCR et à ses ONG partenaires que le camp de Nduta doit être fermé avec le mois d’octobre cette année. Un chronogramme leur a été soumis. Les réfugiés grognent et parlent de « violations de nos droits ».Ils en appellent à la protection de l’ONU. (SOS Médias Burundi)
Selon un chronogramme du ministère en charge des affaires intérieures en Tanzanie que SOS Médias Burundi a vu, les écoles, les églises et les infrastructures sanitaires devront être toutes fermées avec le mois d’octobre.
Tout doit être mis en œuvre par le ministère en charge des affaires intérieures en Tanzanie en collaboration avec le HCR et ses agences partenaires.
Entre février et septembre 2024, les ONG et le HCR ont un chronogramme de fermeture de ces infrastructures les unes après les autres.
Et en octobre, dit le document « il n’y aura plus aucun service éducatif accordé aux Burundais, toutes les églises seront fermées et le camp de Nduta sera fermé aussi ».
Signes avant-coureurs
Fin janvier dernier, le chef d’état-major tanzanien a demandé au gouvernement de « rapatrier de force les réfugiés burundais » les accusant notamment de « faire partie des groupes criminels, de chercher la nationalité tanzanienne en transgressant la loi et d’obtenir l’emploi dans les agences étatiques par tricherie ».
Selon le général Jacob John Mkunda, la Tanzanie a reçu pour la seule année 2023, plus de 138 mille demandeurs d’asile « qui sont venus dans notre pays pour perturber la sécurité et chercher un meilleur lendemain seulement ».
Selon lui, tous ces Burundais, Rwandais et Congolais doivent retourner chez eux.
La présidente tanzanienne qui était présente dans une réunion avec différents responsables sécuritaires ce 22 janvier dans la capitale économique Dar-es-Salaam, a dit qu’elle soutient ce processus. Elle a regretté que « le HCR a perdu la force », affirmant que « nous sommes en train d’analyser et voir comment nous pouvons rapatrier ces réfugiés ».
Samia Suluhu Hassan a affirmé aussi que « nous avons fait ce travail très important en collaboration avec l’agence onusienne en charge des réfugiés mais en réalité, cette agence n’a plus de force, elle n’a plus de force et cette énergie de rapatrier les réfugiés comme elle le faisait avant n’est plus là ».
« Nous allons continuer des discussions politiques avec ce pays voisin pour trouver le meilleur moyen de rapatrier ces réfugiés-là », a-t-elle insisté dans cette réunion qui se déroule une fois l’année.
Elle a déploré que « certains d’entre eux ne sont pas des réfugiés et se voient et vivent comme des citoyens tanzaniens ».
Cris des réfugiés
« S’il y a des pays qui veulent accueillir des réfugiés, qu’ils nous viennent en aide. Il n’y a pas de paix au Burundi. La preuve en est que des rapatriés ne cessent de retourner dans les camps. Comment peut-on dire que ce pays est paisible ? Franchement nous lançons un cri d’alarme. Nous en appelons à la protection de l’ONU en charge de notre sécurité. Que l’ONU nous vienne en aide. L’ONU doit briser le silence car c’est notre parent », se lamente une mère du camp de Nduta.
Et une autre Burundaise de poursuivre avec les mêmes craintes : » beaucoup de personnes ont été tuées quand elles sont retournées au Burundi. Nous ne savons plus à quel saint se vouer. Nous sommes laissés à notre propre sort. C’est pitoyable la situation que nous vivons dans le camp. Nous ne savons plus où donner de la tête ».
Le rapport des autorités tanzaniennes qui précise le chronogramme de la fermeture de ces infrastructures les unes après les autres à partir de février, mentionne aussi que de tels services seront annulés au camp de Nyarugusu du côté Burundais. Le camp abrite également des Congolais.
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Notre photo : la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan discute avec un haut gradé de l’armée lors d’une réunion avec différents responsables sécuritaires à Dar-es-Salaam, le 22 janvier 2024
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