Burundi : la tourmante de Rwasa

Le ministre burundais en charge des affaires intérieures Martin Niteretse a confirmé lundi, les conclusions du congrès extraordinaire qui a placé Nestor Girukwishaka à la tête du parti CNL, le 10 mars dernier. Le même congrès a évincé Agathon Rwasa, leader traditionnel CNL. Agathon Rwasa se considère toujours comme leader de la première formation politique de l’opposition au Burundi. Mais M. Girukwishaka est conscient d’une chose : aux yeux de la loi burundaise, c’est lui le patron CNL. Il rassure Rwasa qu’il ne sera pas chassé de son parti mais qu’il est désormais considéré comme un simple militant. (SOS Médias Burundi)

Selon Nestor Girukwishaka, Rwasa ne sera pas écarté même si le congrès de Ngozi l’a éloigné de son poste de leader CNL.

« Ce que nous comptons faire de lui (Rwasa), il a milité pour le CNL, il est toujours militant du CNL, je pense qu’il est toujours le bienvenu comme militant du CNL.Ce qui s’est passé c’est juste un choix pour changer le leadership au niveau supérieur, mais ce n’est pas un changement pour exclure Rwasa du parti, non. S’il veut, il est toujours là, il est toujours le bienvenu comme militant du parti, comme nous autres nous avons aussi été militants du parti…Et quand on mène une cause, on lutte pour cette cause jusqu’à ce qu’elle triomphe. On ne lutte pas seulement pour une cause pour être à la tête des militants, on lutte pour une cause pour la faire triompher qu’on soit militant ou leader », explique le nouveau leader CNL contesté.

Infidèles à Rwasa?

Nous n’avons pas été fidèles à lui, nous sommes fidèles au parti, on est toujours fidèle au parti, même aujourd’hui, les militants sont toujours fidèles au CNL. Ils ne sont pas fidèles au nouvel élu ou à l’ancien élu, non, poursuit Nestor Girukwishaka.

Rwasa a échoué à réaliser sa propre vision?

Selon M. Girukwishaka, Agathon Rwasa a échoué à réaliser sa propre vision.

« Il avait sa vision, c’est un visionnaire certes . Il avait une vision mais aujourd’hui, cette vision, il n’a pas pu la réaliser parce qu’il n’a pas pu réunifier les militants, ce qui les a poussés à vouloir changer de leadership », affirme-t-il.

Élections de 2025

Selon Agathon Rwasa, les législatives de 2025 sont impossibles sans CNL. Mais la nouvelle équipe n’est pas de cet avis. Elle estime aussi que « ce n’est pas cette fois-ci le CNDD-FDD qui a perturbé le parti de Rwasa mais ce sont les membres du bureau politique qui ont remarqué ces manquements et qui se sont dits’ on ne va pas perdre le parti, on ne va pas laisser le parti tomber dans le gouffre. Il faut tout faire pour le redynamiser' ».

Rwasa ne compte pas désarmer et surtout créer un autre parti politique

« Je juge qu’il n’est pas temps de créer d’autres partis politiques. On a 35 partis politiques au Burundi actuellement, mais allez-y voir, l’espace politique est fermé pour tout le monde. Et la plupart de ces partis politiques sont là pour cautionner tout ce que le pouvoir commet contre la volonté du peuple. Alors faudrait-il encore continuer à tromper l’opinion que l’on est dans une démocratie alors qu’il n’en est pas », déplore l’ancien chef rebelle Hutu.

Selon M. Rwasa, le pouvoir CNDD-FDD n’a pas été capable d’assumer les fonctions qui lui avaient été confiées par le peuple burundais, et accepter que les Burundais décident eux-mêmes librement qui les diriger, à travers des élections libres, démocratiques et transparentes.

Burundi : le pouvoir aide le CNL à se fendre, ce qui ne fait pas peur à son leader Agathon Rwasa

Secours

« Nous demandons que toute la communauté sous régionale et internationale se lève comme un seul homme pour peser de tout leur poids sur ce régime qui devient de plus en plus un régime apparemment hors la loi », conclut Rwasa qui s’estime encore leader CNL.

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Photo : Nestor Girukwishaka, nouveau leader CNL contesté