Bubanza-Kayanza : les prix de denrées alimentaires s’envolent sur le marché

Bubanza-Kayanza : les prix de denrées alimentaires s’envolent sur le marché

Les prix de denrées alimentaires ont grimpé dans les provinces Bubanza et Kayanza.Des vendeurs disent être obligés d’aller s’approvisionner à Bujumbura, la ville commerciale. Le coût du transport et les taxes et impôts rendent les prix encore plus instables.Les consommateurs disent n’avoir pas de choix. (SOS Médias Burundi)

Au marché moderne de Bubanza (ouest du Burundi), la quantité des aliments frais est jugée insuffisante.

Ce n’est pas encore la période de récolte pour des produits comme la patate douce, le colocase, la tomate, le manioc ou encore la banane plantain. Ce qui rend leurs prix instables.

Une vendeuse avoue que « ces produits frais sont achetés chez les agriculteurs qui viennent surtout les jours de marché, deux fois par semaine. Certains de ces produits tendent à disparaître suite aux maladies phytosanitaires (banane et colocase) », d’où l’instabilité des prix.

Pour les vivres secs comme le riz, le prix est de 3400 francs le kg, alors que c’est la saison de la récolte dans la plaine rizicole.

« Au moment de la récolte, les riziculteurs vont stocker la récolte dans les hangars de riz. Ils attendent que les prix soient encore meilleurs pour vendre », signale un riziculteur.

Le prix du haricot au kg coûte entre 3000fr et 4500fr, selon la qualité. Les vendeurs disent que cette saison culturale A, la récolte du haricot a été presque nulle.

« Le kg de haricot n’a pas baissé même pendant la récolte. Le haricot qui coûte moins cher est difficile à cuire, il nécessite un temps de cuisson trop long et beaucoup de combustible », selon des habitants.

Nos reporters se sont également rendus à Kayanza ( nord du pays).

Des produits alimentaires qui connaissent une augmentation des prix à Bubanza et Kayanza

Les consommateurs sont aux abois. « Nous avons abandonné le haricot et le riz, les deux coûtent extrêmement chers. En travaillant dans les champs, je gagne 4 000 à 6 000 francs par jour. Avec ce montant, j’ai du mal à nourrir ma famille, ne fut-ce que deux fois par jour. Souvent nous mangeons une seule fois « , se lamente un consommateur qui dit avoir une famille de six personnes.

« Je me contente de la pâte de maïs, au moins celle-là est encore moins chère. 1kg de farine de maïs coûte 1800 francs. Je suis obligé de changer mes habitudes alimentaires. L’époque où nous mangions de la pâte de manioc avec de la viande est révolue. 1 kg de farine de manioc coûte 2.500 francs alors qu’un kg de viande est à 14.000 francs. Tu ne voies pas qu’au marché, les bouchers vendent même des morceaux de peau de vache, beaucoup de gens sont incapables de s’acheter de la viande », explique un acheteur.

« Le prix de la pomme de terre a augmenté de 300 francs le kilogramme. La banane qui s’achetait à 10 000 francs est aujourd’hui vendue à 15.000 francs, voire même 20 000 francs dans certains endroits. Les oignons qui s’achetaient entre à 2500 et 3000 francs s’achètent entre 6000 et 7000 francs le kg », déplore un habitant du chef-lieu de la province Kayanza.

Une autre source, toujours au chef-lieu de cette province indique que la patate douce est presque introuvable sur le marché.

Les produits maraîchers sont également devenus rares et de plus en plus chers, de même que le haricot dont le prix a été revu à la hausse d’au moins 200 francs.

Le riz qui s’achetait à 3800 est à 4000 francs tandis que le kilogramme de viande qui était à 12 000 se vend à 15 000 francs.

Dans les bistrots de la place une brochette de viande de bœuf est à 3000 alors qu’il se vendait à 2000 francs seulement, il y a un mois.

L’administration fait un clin d’œil

A Bubanza, le gouverneur de la province encourage les ménages à consommer la pâte de maïs, pour plusieurs raisons : riche en apport nutritionnel et moins cher au marché.

« Ne vendez pas toute la production de maïs récolté au marché pour acheter des vivres qui sont rares et chers », a prévenu Cléophas Nizigiyimana.

La diminution de la production vivrière, l’augmentation rapide de la population et la dégradation des sols arables sont certaines des causes de la flambée de prix.

« Il faut des engrais chimiques et naturels pour espérer produire actuellement en province Bubanza », a précisé un moniteur agronome.

Pénurie de carburant, élément catalyseur

Le manque de carburant surtout le mazout serait à l’origine de la flambée des prix, selon certains habitants de Kayanza.

« On ne parvient pas à faire vivre nos familles. Il est difficile de manger deux fois par jour, nos enfants dorment le ventre creux », témoigne un habitant de la ville.

« Nous craignent que suite à la famine, nos organismes deviennent vulnérables et on peut facilement attraper des maladies comme la malaria si rien n’est fait », a-t-il ajouté.

Les habitants des deux provinves demandent au gouvernement de revoir à la baisse des prix pour les produits de première nécessité pour l’intérêt de la population.

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Photo : une vendeuse de denrées alimentaires au marché de Bubanza, ouest du Burundi, avril 2024

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