Burundi-Presse : la journaliste Sandra Muhoza a comparu en chambre de conseil

Burundi-Presse : la journaliste Sandra Muhoza a comparu en chambre de conseil

Notre consœur a comparu ce lundi matin devant un siège de trois juges au tribunal de Mukaza dans la ville commerciale Bujumbura. Ils vont décider de sa libération provisoire ou pas. La décision doit être communiquée au plus tard dans 48h, selon le code pénal en vigueur au Burundi. (SOS Médias Burundi)

Sandra Muhoza et sa défense ont eu le temps de s’expliquer devant les juges du tribunal qui a condamné Floriane Irangabiye, une autre journaliste burundaise, à 10 ans de prison ferme en janvier 2023. Maître Prosper Niyoyankana, un de ses avocats dénonce déjà quelques manquements.

« Moi personnellement j’ai été surpris , j’ai été désolé de constater qu’une personne poursuivie des faits qui auraient été commis à Ngozi (nord du Burundi) par une personne résidant et travaillant à Ngozi, puisse être référée devant le parquet de Mukaza alors qu’il y a un parquet à Ngozi[…] comme si à Bujumbura il y aurait plus de compétences qu’à Ngozi. En réalité, la loi est claire. À Ngozi et à Bujumbura, il y a la même compétence », a-t-il dit à des reporters de médias locaux qui avaient pu se déplacer durant cette période où la pénurie du carburant est à son paroxysme, ses conséquences n’épargnant pas une presse déjà pauvre au Burundi.

Pour Maître Niyoyankana, « la première accusation contre Sandra Muhoza est l’atteinte à l’intégrité du territoire national pour des faits qui concernent les mots, les échanges entre collègues, entre amis professionnellement et je dirais amis de même âge, donc je ne crois pas que cela ait pu produire un effet par rapport à la sécurité, à l’atteinte du territoire national.L’atteinte à l’intégrité du territoire national signifierait qu’il y a des agents armés qui auraient envahi, disons sur demande de Madame Sandra alors qu’il n’ya pas un seul autre élément si ce n’est que les échanges entre collègues-journalistes ».

Implication des autres

Il y a aussi la manifestation de l’aversion raciale, l’aversion raciale quand-même c’est un commentaire qui a été fait, un commentaire qui n’avait d’autres faits que d’échanger avec les autres, poursuit l’avocat de Sandra Muhoza.

« Et même, les autres en ont dit pratiquement autan mais ils ne sont pas poursuivis », regrette Maître Prosper Niyoyankana.

LIRE AUSSI :

Faits qui ternissent l’image du Burundi

Pour l’avocat de notre collègue, la justice burundaise devrait mettre en liberté provisoire sa cliente.

« Il est encore une fois les faits qui ternissent l’image du Burundi alors qu’ils n’ont aucun fondement. Les échanges qui ont eu lieu entre professionnels et qui conduisent une journaliste encore une fois en détention, cela ternit l’image du Burundi, ternit cette image gratuitement. C’est pour cette raison que je demanderais aux autorités tant administrative que judiciaire d’ordonner franchement la libération ou à tout le moins la liberté provisoire à Madame Sandra parce qu’elle n’a rien à faire dans la prison. Et surtout sous ces deux aspects là », a-t-il conclu.

Selon le code pénal en vigueur dans la petite nation de l’Afrique de l’est, la mesure des juges doit intervenir au plus tard dans 48h.

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