Attaque de Bujumbura : les autorités burundaises ont dressé le bilan officiel et accusé le Rwanda de nouveau
Après l’attaque à la grenade de vendredi en début de soirée sur un parking de bus de transport en commun dans la ville commerciale Bujumbura, les autorités burundaises ont dressé un bilan de 38 blessés dont 5 gravement. Un porte-parole du ministère en charge de la sécurité qui a communiqué les dégâts, a accusé le Rwanda et le célèbre activiste burundais Pacifique Nininahazwe d’être derrière les attaques à la grenade de ces dernières jours. Pierre Nkurikiye a également confirmé nos informations sur les engins posés dans des cabines électriques le 24 avril dernier. (SOS Médias Burundi)
La communication a eu lieu au sein des locaux du Service national des renseignements (SNR) dans la capitale économique, samedi. Six suspects y sont détenus.
« Ces derniers jours, les forces de sécurité ont constaté, vous aussi, ensemble on a constaté des cas de terrorisme essentiellement par jets de grenades et tentatives de destruction des équipements électriques », a dit à la presse Pierre Nkurikikiye avant de continuer sa communication.
Il a dressé un bilan officiel de 38 personnes blessées dont 5 gravement.
« [….] Un terroriste a jeté une grenade sur une foule qui attendait les bus pour rentrer et il y a eu immédiatement 38 personnes qui ont été blessées dont 5 grièvement. Toutes ces personnes ont été évacuées vers des structures de soins. Il n’y a pas eu de morts », a-t-il déclaré.
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Pierre Nkurikiye est revenu sur une autre attaque à la grenade qui a coûté la vie à une personne en zone de Kamenge, dans le nord de la capitale économique.
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Ce porte-parole du ministère en charge de la sécurité a également confirmé nos informations sur les engins posés dans des cabines électriques la nuit du 24 avril dernier.
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Le Rwanda et Pacifique Nininahazwe, éternels boucs émissaires
Selon Pierre Nkurikiye qui cite les investigations des « services techniques spécialisés », « ces terroristes sont recrutés et formés, équipés même en armement au Rwanda par le Rwanda et envoyés après dans le groupe terroriste Red-Tabara pour être proches des frontières du Burundi. Et après ils entrent alors sur le territoire du Burundi. Ils sont acceuliis, logés et protégés par certaines gens. Certaines ont été appréhendées ».
Et d’allonger la liste des allégations sans donner de preuves ni accepter des questions des journalistes.
« Celui qui a acceuli le premier terroriste, au moment où la police s’apprêtait à l’appréhender, il a écrit un message à un certain Pacifique Nininahazwe pour lui dire : ‘on m’arrête, donc il faudra parler pour moi….Vous voyez qu’il continue à aider, appuyer, envoyer des personnes qui viennent commettre des actes de terrorisme ici ».
Complices
Les propriétaires de maisons sont sommés par les autorités burundaises de « connaître la vraie activité de leurs locataires ».
« Si un locataire commet un acte de terrorisme alors que le propriétaire de la maison n’a pas alerté l’administration et les forces de sécurité, il va répondre devant les enquêteurs et sera considéré comme complice », a menacé M. Nkurikiye.
Des arrestations non communiquées
Ce samedi matin, plusieurs personnes ont été arrêtées dans le quartier et zone Cibitoke au nord de Bujumbura entre la 1ère et la 5ème avenue et conduites au bureau de la zone.
« Les policiers visaient des jeunes gens. Ils en ont sélectionné plusieurs qu’ils ont rassemblé à la zone. Ils les ont obligés de s’asseoir par terre sur un terrain de basket-ball avec beaucoup de menaces verbales. Ils disaient qu’ils voulaient se rassurer qu’ils sont tous inscrits dans le cahier de ménage. Certains ont été relâchés », disent des habitants joints par SOS Médias Burundi.
Nos sources n’ont pas été en mesure de nous donner le nombre exact de personnes qui sont restées en détention. Le porte-parole du ministère en charge de la sécurité connu pour son zèle n’a rien dit sur ces interpellations, tout comme celles qui sont intervenues vendredi soir dans le centre-ville dans la fraîcheur des faits.
Le célèbre activiste burundais Pacifique Nininahazwe en exil aujourd’hui et un porte-parole du gouvernement rwandais n’étaient pas disponibles pour réagir aux accusations des autorités burundaises.
Mais le Rwanda a toujours balayé d’un revers de main de telles allégations , qualifiant les déclarations des autorités burundaises de « mensonges », ce que récemment, Alain Mukularinda, porte-parole adjoint du gouvernement rwandais a redit à SOS Médias Burundi. C’était au sujet de six organisations burundaises qui se sont plaintes auprès de la cour de justice de la Communauté Est-Africaine contre le Rwanda. Pacifique Nininahazwe a également souvent dénoncé les allégations du gouvernement burundais et parlé d’instrumentalisation des services de l’Etat dont la police et la justice.
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