LES RÊVES DE BAREGEYA : 2040-2060 ou transformer le Tanganyika en lac de vin-bienvenue au pays immergé
Les membres du comité central du CNDD-FDD se sont réunis en province de Ngozi (nord du Burundi), pour voir comment lancer la vision : Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060. Baregeya qui voit un pays immergé, en proie à des catastrophes, rêve d’un Burundi, dont les maux sont transformés en bénédictions. Baregeya croyait avoir le monopole de rêver, mais les ténors du parti de l’aigle lui dament le pion, en rêvant en parole, en actes, en pensée, par action et non par omission et surtout en péchant sciemment. Opinion par Mahoro (SOS Médias Burundi)
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Bienvenue sur la Terre promise. Enfin ! Pays Emergent, plus que développé. Eh ! Oui. Bienvenue au pays immergé dans un lac de vin, un pays sous-marais. De ses rivières, la bière coule à flot. Des montagnes éclatent car les minerais font trembler notre terre. Effondrement? Non. C’est le sourire de la terre dont les «entrailles sont bénies » pour enfanter la terre rare, le coltan, le nickel, l’or, le diamant,etc.
Et ces personnes que je vois ? Elles pleurent. Elles courent, elles crient, les mains en l’air. Tantôt avec des nattes et des habits en lambeau sur la tête, trainant le petit bétail. Ces personnes pleurent de joie, les mains en l’air c’est pour remercier le dirigeant (Neva) au plus haut sommet du pays-paradis, ces lambeaux, on va s’en débarrasser pour ensuite se gaver de la bonne viande issue du bétail en laisse. Aucune montagne ne tient plus. Les minerais se révoltent jusqu’à couler à l’air libre. Du jamais vu. Aucune autre nation au monde n’est bénie de la sorte, ni ne le sera.
Des baigneurs dans le lac ? Bien sûr que oui. On nage dans un lac de vin, des piscines de bière et des jacuzzis de lait. Le lac qui, jadis se révoltait jusqu’à causer du mal à la population, son eau s’est métamorphosée en vin. On se la coule douce, plus que jamais. Les dirigeants du plus beau pays du monde se tapent sur la poitrine, car tous les regards du monde se tournent vers chez nous. Les brasseries et les limonaderies multinationales comme Heineken, Coca-Cola, viennent se prosterner ici. Il ne fait ni jour ni nuit. C’est le paradis, pas besoin d’électricité.
Comment ne pas rêver ?
Le Burundi est placé dans un état d’urgence, à cause des catastrophes ici et là. Tenez : le lac Tanganyika fait des dégâts, déplaçant des milliers de personnes. A Gatumba , des dizaines de milliers de personnes doivent évacuer la principale zone de la commune de Mutimbuzi, frontalière avec la République Démocratique du Congo. Comme si cela ne suffisait pas, des centaines de milliers de la population des provinces de Bujumbura (Rural) et Rumonge (sud-ouest) peuvent manquer de zone habitable à cause de catastrophes naturelles : « glissement rotationnels », selon un expert en environnement et en gestion des catastrophes. Des montagnes présentent des fissures dans différents endroits.
Dans ces conditions, pour ne citer que celles-là, la population est dans une misère sans nom. La famine, des maladies, des abandons scolaires, des maux de toutes sortes s’abattent sur le pays, un pays qui était déjà au fond du gouffre. Ici je ne perdrais pas mon temps à parler du chômage, de la qualité de l’enseignement, des soins de santé, de l’état des infrastructures. Ai-je parlé de carburant ? De sucre ? Bref, tout est chaotique. Sauf rien.
Ces « dirigeants » vraiment !!!
Le rêve de Baregeya est plus que fondé. Si tous ceux qui décident pour la nation se réunissent, c’est pour voir l’état des lieux et fixer ce qui doit être fait dans l’urgence absolue. En tout cas, il est impensable que même une bande de déficients mentaux se réuniraient pour parler de pays émergent et développé, alors que tout est sur le point de couler.

Si Baregeya rêve du lac Tanganyika métamorphosé en cuve de vin, c’est parce que les « dirigeants » se réunissent pour parler développement, alors que l’on a en surabondance cette eau qui envahit les zones habitées de ses abords, mettant des centaines de milliers de Burundais dans le désarroi.
Comment ne pas rêver quand toutes ces gens ont passé deux jours devant un président qui va débagouler, vociférer, menacer, des discours dénués de sens qui se terminent toujours par des acclamations qui ne viennent pas du fond du cœur. Ceux qui acclament sont ligotés. Ils ont peur des griffes de l’aigle, personne n’a confiance en personne. Les voilà dans des voitures scintillantes dernier cri, laissant des tonnes de nourritures à la maison, des billets de banque thésaurisés dans des maisons dignes des « pétrodollariers ». Ainsi, leur honte se métamorphose en honneur. Ils sont rassasiés. Leur cerveau sans grand coefficient intellectuel, dans un corps dont les graisses compressent cœur et cerveau jusqu’à ne plus réfléchir, aveuglés par les pires crimes que même le diable en personne n’oserait commettre.
Ainsi le rêve de Baregeya n’était qu’un cauchemar, dont les principaux acteurs étaient ces dirigeants « omnipotents » qui vont sortir de la salle en ayant promis, comme toujours, de changer la réalité du pays. Que nenni.
Chers vrais Burundais, ce n’est pas par impolitesse que je dis cela. Je suis juste dépassé. Derrière tous ces plans d’émergence et de développement se cache celui de … voler les élections afin de ne pas lâcher le morceau qui les engraisse tant. Mais à leur place, je n’oserais plus le faire, car vous avez été avertis plus d’une fois, et peut-être que vous n’êtes plus prêts à vous laisser embobiner.
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