Uvira (RDC) : des Burundais vont s’approvisionner en carburant en RDC, le prix y est revu à la hausse

Uvira (RDC) : des Burundais vont s’approvisionner en carburant en RDC, le prix y est revu à la hausse

Depuis des mois, le Burundi connaît une pénurie de carburant sans précédent. Certains Burundais se résolvent à aller le chercher à Uvira en province du Sud-Kivu, à est de la RDC.En raison d’un afflux de plus en plus important de ces Burundais dans cette ville frontalière avec la petite nation de l’Afrique de l’est, le prix du carburant à la pompe a monté. Ce qui met des habitants en colère. Ceux-ci dénoncent cette hausse et accusent les Burundais d’en être la cause.D’un autre côté, les Burundais dénoncent les agents de l’immigration qui « nous soutirent de l’argent pour laisser passer le carburant ». (SOS Médias Burundi)

D’après des sources locales à Uvira, un litre de carburant est passé de 3300 à 4000 francs congolais.

« Suite à l’arrivée en masse de véhicules burundais, le carburant est devenu un produit cher. Les responsables de stations-services ont revu à la hausse le prix à la pompe. 700 francs congolais de plus pour un seul litre, c’est trop cher. En termes de pourcentage, c’est plus de 20%. C’est trop », dénoncent des propriétaires de véhicules, motos et autres engins utilisant du carburant.

Des sources au sein du personnel travaillant sur des stations-services indiquent que « les Burundais qui viennent ici font le plein pour leurs véhicules, en plus de plusieurs bidons et fûts. Ce sont de bons clients », s’enthousiasment les pompistes.

Des ‘’dealers’’ profitent du chaos

Avec la situation, des Congolais en profitent pour vendre le carburant au marché noir près de la frontière avec le Burundi.

« Il y a des femmes et des hommes qui en profitent. Ils achètent le carburant dans des bidons et l’amènent au marché noir à la frontière de Kavimvira. Nous ne savons pas précisément combien ils gagnent, mais ils en tirent certainement beaucoup », affirment nos sources.

Une des femmes vendeuses de carburant à la frontière de Kavimvira affirme qu’elle peut écouler jusqu’à 15 bidons de 20 litres chacun, soit 300 litres par jour.

Un jeune homme qui vit du commerce de carburant s’entoure de bidons à la frontière de Kavimvira, mai 2024

Des Burundais quant à eux dénoncent les pots-de-vin qui leur sont exigés par les agents de l’immigration.

« À la frontière, les agents de l’immigration nous exigent de payer 50 000 francs burundais par bidon d’essence en provenance de la RDC. Si on ajoute le prix à la pompe qui est de 170 000 mille francs, un bidon de 20 litres revient à 220 000 francs, soit 11.000 francs burundais par litre. C’est inimaginable ce que nous vivons », s’indignent des automobilistes burundais.

Ils disent toutefois n’avoir pas d’autre choix et que « nous acceptons de souffrir malgré tout ça ».

Des habitants à Uvira sont en colère. Ils accusent les Burundais d’être à l’origine de la montée du prix du carburant à la pompe, ce qui a aussi occasionné la hausse du prix du ticket de transport dans la ville.

Le service chargé de la gestion du carburant à Uvira explique pourtant que la hausse du prix n’est pas causée par les Burundais qui s’approvisionnent dans cette ville.

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Photo : une vendeuse de carburant transporte des bidons vides à la frontière de Kavimvira, mai 2024

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