Nakivale (Ouganda) : les volontaires de la Croix-Rouge en grève
Ces volontaires grognent qu’ils viennent de passer plus de six mois sans percevoir leur prime d’encouragement. Les réfugiés, bénéficiaires des services de la Croix-Rouge en souffrent beaucoup. (SOS Médias Burundi)
Les bénévoles de la Croix-Rouge interviennent plus dans les domaines sociaux et médicaux ou encore comme secouristes. Ils participent aussi dans un grand projet de réunification des familles disloquées suite aux conflits ou aux catastrophes naturelles.
Au camp de Nakivale, ils étaient plus visibles dans les communautés, ce qui fait que les bénéficiaires de leurs services en souffrent énormément.
Les victimes ou encore ces bénéficiaires sont évalués à plus de 80% des réfugiés, démunis.
«Pour nous, on ne parvient pas à distinguer ces volontaires car quand on a besoin de l’aide, on approche celui qui est proche de toi et ce dernier t’assiste ou fait appel à celui qui est le mieux placé. C’est une équipe qui fonctionne comme un seul homme. Alors, c’est comme si la vie est paralysée ici car ils sont là mais n’opèrent pas. Nous craignons pour notre vie, en tout cas », s’indignent des réfugiés.
Évidemment, comme le précise un des volontaires de la Croix-Rouge , quand ils sont au service, ils font presque tout car, dit-il, » nous sommes fiers d’être au service de notre propre communauté ».
« Mais en fait le projet dans lequel nous intervenons plus, c’est celui de la réunification familiale . Alors, pour le moment, nous ne pouvons rien faire. Nous sommes désolés même si nous devrons être au secours de nos compatriotes et/ou voisins, maintenant on n’y peut rien », se désole un bénévole de la Croix-Rouge qui affirme qu’il ne porte plus même son gilet de reconnaissance.
La cause principale de ce mouvement de grève est la réclamation des arriérés de six mois de primes impayées.
« Nous savons que c’est dû à une crise de leadership ou un plan visant à détourner le projet, et donc un chevauchement au niveau de la Croix-Rouge et du CICR ( Comité International de la Croix-Rouge) à l’échelle nationale en Ouganda. Nous ne pouvons plus sacrifier nos vies car il y a un budget qui nous est réservé », expliquent des grévistes.
L’organisation tranquillise les réfugiés que la situation sera « bientôt dénouée ». Ces derniers, se désolent et exigent que » notre situation soit prise en considération ».
Nakivale compte plus de 140.000 réfugiés dont plus de 33 mille Burundais.
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Photo : une équipe de bénévoles de la Croix-Rouge affectés à Nakivale
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