Giharo–Rutana : plus 50 familles en détresse après avoir été expropriées de leurs terres
Selon des habitants de la colline Kibimba en commune Giharo, province Rutana (sud-est du Burundi), plus de 50 familles regroupées dans deux coopératives ont été expropriées de leurs terres situées dans le centre semencier de Mukazye.Les concernés ont envoyé une correspondance au ministre de l’Agriculture protestant contre cette expropriation, mais trois mois se sont écoulés sans réponse.Ils demandent une intervention du Premier ministre et du président de la République pour régler cette affaire. (SOS Médias Burundi)
Les coopératives expropriées sont « Ngwino Urore » qui exploitait 2 hectares depuis 2017 et « Kora Tugwize Umwimbu » qui avait 6 hectares.
Ces habitants signalent avoir été expropriés par le directeur du Bureau provincial de l’environnement , de l’agriculture et de l’élevage (BPEAE) au profit de quelques individus, contrairement, rappellent-ils, à l’appel du chef de l’Etat qui encourage le regroupement en coopératives et associations.
Selon ces anciens exploitants, ils ont été expropriés après avoir dénoncé un détournement de 9 hectares par le directeur du BPEAE de Rutana, Pierre Claver Bagorikunda, par le biais d’un certain Léonidas Bahati.
Cette terre, selon les membres des deux coopératives, était louée par le directeur du BPEAE, Pierre Claver Bagorikunda, sous la couverture de Léonidas Bahati depuis 5 ans, s’accaparant ainsi des frais de location, alors que cet argent devrait être versé sur le compte du BPEAE Rutana.
Les membres de ces coopératives indiquent qu’après une lettre adressée au directeur du BPEAE Rutana, Pierre Claver Bagorikunda, le 12 décembre 2023, ce dernier les a chassés la saison suivante.
Les deux coopératives ont été totalement dépouillées
Les espaces qu’elles exploitaient ont été distribués à des particuliers, dont l’administratrice de la commune Giharo Lydie Nihimbazwe, le secrétaire provincial du CNDD-FDD, Sylvain Nzikoruriho et d’autres.
Ces anciens exploitants disent qu’ils ont écrit une lettre demandant au ministre de l’Agriculture de leur venir en aide depuis le 16 mai dernier, mais ils n’ont jusqu’à présent pas reçu de réponse.
Les responsables des 50 ménages disent qu’ils sont constitués de centaines de personnes qui vivaient grâce à l’exploitation de ce centre semencier depuis des années, et qu’ils ne voient pas comment ils vont pouvoir nourrir leurs familles.
Ils se demandent comment ils ont été victimes d’avoir dénoncé des détournements de deniers publics, au lieu d’en être félicités.
Ces familles demandent au Premier ministre Gervais Ndirakobuca et au président Évariste Ndayishimiye de les rétablir dans leurs droits.
« Le gouvernement encourage la population à se regrouper en coopératives pour produire plus pour lutter contre la famine et la pauvreté », rappellent-ils.
Le centre semencier de Mukazye a été aménagé dans le marais de la rivière Mukazye sur financement de la Banque mondiale.
Il a une superficie de 32 hectares et est considéré comme un des greniers des provinces du sud du pays.
On y cultive le riz et le maïs en grande partie.
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Photo : une cultivatrice dans un champ de riz dans un marais au nord du Burundi © SOS Médias Burundi
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