Kayanza : l’unique morgue saturée, des habitants obligés d’enterrer les leurs à la va-vite
La province Kayanza (nord du Burundi) ne dispose que d’une seule morgue. Elle est donc trop sollicitée, et ces derniers temps, elle est saturée et l’hôpital oblige des familles à vite organiser l’enterrement des leurs pour libérer des places.Des résidents de Kayanza affirment que des membres de familles vivant dans d’autres provinces ne peuvent plus accompagner les défunts à leur dernière demeure. (SOS Médias Burundi)
La plainte est formulée par des habitants qui n’ont plus le temps de bien organiser l’inhumation des personnes mortes.
« L’hôpital nous exige de vite libérer la place à la morgue. Alors que normalement on doit faire une réunion de famille, penser la date de l’enterrement tout en considérant plusieurs facteurs, ce n’est plus possible. On n’a pas de choix pour le moment. Quand un membre de famille meurt, il doit être inhumé le plus vite possible », disent des habitants qui se sont confiés à SOS Médias Burundi.
L’autorité sanitaire provinciale confirme l’information. Elle explique que « nous disposons d’une seule morgue dans toute la province. Elle est souvent saturée et nous exigeons que les corps ne passent pas beaucoup de jours dans les chambres froides. C’est la seule chose possible pour mieux gérer les quelques chambres dont dispose la petite bâtisse mortuaire. Nous n’avons pas d’autre choix ».
Des habitants regrettent que des membres de leurs familles vivant dans d’autres provinces ne peuvent plus se rendre à un enterrement organisé à la hâte.
« Dans notre culture, participer à l’enterrement d’un membre de famille est un moyen significatif de témoigner son amour envers le sien. Mais quand on n’a qu’un ou deux jours, il est difficile qu’on y participe. Ça fait mal à l’esprit de ne pas enterrer un membre de ta famille », déplorent des résidents de Kayanza.
Ils exigent qu’une autre morugue soit construite.
Les responsables sanitaires à Kayanza affirment ne pas être capables de financer la construction d’une autre bâtisse mortuaire.
« Ce n’est pas un si simple projet comme la plupart des gens le pensent. Construire une morgue coûte énormément cher. Mais vu que c’est un besoin important, nous avons déjà soumis la question à la hiérarchie. On attend la réponse », ont indiqué les autorités sanitaires dans la province la plus peuplée du Burundi.
Des familles qui le peuvent emmènent les dépouilles mortelles à la morgue de l’hôpital de Ngozi (province frontalière-nord), mais cela leur coûte énormément cher.
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Photo : l’entrée de l’hôpital de Kayanza au nord du Burundi où l’unique morgue est saturée © SOS Médias Burundi
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