Mabanda : deux femmes accusées de commerce ambulant de carburant transférées au cachot du parquet de Makamba

Deux femmes ont été transférées au cachot du parquet de Makamba (sud du Burundi) pour commerce illicite de carburant vendredi dernier.Elles avaient été arrêtées par la police de Mabanda (même province) tout près du marché communal deux jours avant. (SOS Médias Burundi)

Au moment de leur transfert au cachot du parquet provincial, elles étaient au nombre de quatre : Claudine Niyongere, Joselyne Nizigama, Julienne Niyukuri et Divine Nimbabazi. Les quatre femmes avaient été arrêtées le 11 septembre dernier. Ce sont les deux dernières qui restent en détention.

Selon des sources à Mabanda, les quatre femmes ont été interpellées après une rafle policière visant les commerçants ambulants de carburant.

Ces sources évoquent « une arrestation arbitraire car seuls 5 litres d’essence ont été saisis ».

Ceux qui ont assisté à la scène disent que la police a voulu arrêter des personnes qui seraient ciblées pour d’autres raisons non avouées car certaines commerçantes n’avaient pas de carburant sur elles.

« Certaines avaient des bouteilles en plastique vides, alors que les vrais trafiquants de carburant travaillent en toute quiétude », déplore une source sur place.

Des habitants qui se sont confiés à SOS Médias Burundi, expliquent que plusieurs trafiquants de carburant exercent leurs activités illégales au vu et au su de la police et l’administration.

« Les policiers et les administratifs les tolèrent parce qu’ils s’approvisionnent régulièrement auprès d’eux ou collaborent même avec eux’’, accusent-ils.

Certains sont des pourvoyeurs de capitaux pour ces trafiquants ou alors les protègent moyennant des pots-de-vin substantiels.

Des habitants demandent la libération de ces commerçantes « allaitantes, ayant laissé de petits enfants à la maison ».

Depuis le début de la crise de pénurie du carburant, certaines femmes du chef-lieu de la commune de Mabanda s’activent, à l’instar des hommes, à s’approvisionner en carburant en Tanzanie voisine, qu’elles revendent à leur tour au marché noir.

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Photo : une femme se déplace sur un taxi-vélo à Makamba © SOS Médias Burundi