Rumonge : vers la fermeture de la radio Izere Fm?

Rumonge : vers la fermeture de la radio Izere Fm?

Depuis bientôt une semaine, Izere Fm, une radio communautaire émettant depuis le chef-lieu de la province Rumonge (sud-ouest du Burundi), ne diffuse plus ses émissions. Selon des habitants locaux, des cadenas se trouvent sur toutes les portes de cette station-radio.Elle fait face à des difficultés financières, selon des sources proches du dossier.Ses salariés réclament à peu près sept mois d’arriérés de salaires.Le Conseil National de la Communication (CNC) indique être au courant de la situation.Les responsables de la radio Izere Fm n’ont pas encore communiqué sur cette situation. (SOS Médias Budundi)

Des témoins affirment que tout le personnel reste à la maison. Une situation dont un reporter SOS Médias Burundi a été témoin.

« Aucun journaliste, technicien ou personnel d’appui ne se présente au service », a remarqué un reporter SOS Médias Burundi qui a visité les bureaux de la radio Izere Fm. Une animatrice attachée à cette radio parle de situation » confuse ».

Raison du non fonctionnement

Des sources à la Regideso parlent de coupure de courant par cette societé chargée de la distribution de l’eau et de l’électricité.

« La facture est d’à peu près dix millions de francs burundais. Les agents chargés du recouvrement ont demandé, à plusieurs reprises, aux services de la radio de payer la facture, en vain », indiquent-elles.

Selon un salarié de la commune de Rumonge, les responsables de la radio ont essayé de résoudre le problème en utilisant un groupe électrogène.

« Avec le manque de carburant que traverse le pays, ils ne pouvaient pas s’en sortir », dit-il.

Salaires impayés

Depuis avril dernier, les salariés d’Izere Fm n’ont pas été rétribués.

Plusieurs départs ont été observés. « On ne pouvait pas tenir. Nous devons nourrir nos familles, payer le loyer… », déplore un collègue qui a été obligé de partir.

La radio avait pourtant bénéficié d’un appui-médias de la part du CNAP (Centre National d’Alerte et de Prévention des Conflits). Il couvre les frais de loyer et la facture du courant notamment.
Une source au sein du CNAP affirme que des fonds ont été déjà débloqués pour au moins deux mois.

« On ne sait pas ce qui s’est passé », s’inquiète-t-elle, avant de souligner que le projet s’étend sur dix huit mois.

Le Conseil National de la Communication , l’organe de régulation des médias au Burundi, indique être au courant de la situation.

« Des irrégularités ont été remarquées au cours de notre dernière descente pour le monitoring. Nous sommes aussi au courant de l’interruption de la diffusion des émissions à cette station, il y a quelques jours », a reconnu un responsable du CNC.
Il parle d’une probable descente pour aller s’enquérir de la situation.

Izere Fm a été officiellement inaugurée en octobre 2016. Elle compte en son sein plus de 70 employés: des journalistes, des techniciens, des animateurs et un personnel d’appui.

La crise généralisée que traverse la petite nation de l’Afrique de l’est n’épargne pas les médias dans un pays où les frais de publicité sont illusoires et les partenaires étrangers n’investissent plus dans le développement de la presse locale, déjà muselée par le pouvoir.

Les responsables de la radio Izere Fm ne se sont pas encore exprimés sur cette crise.

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Photo : une pancarte souhaitant la bienvenue en province de Rumonge où la radio Izere Fm est implantée © SOS Médias Burundi

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