Mahama (Rwanda) : manque de logement pour les nouveaux réfugiés

Mahama (Rwanda) : manque de logement pour les nouveaux réfugiés

De nouveaux réfugiés surtout congolais peinent à avoir d’habitations au camp de Mahama. L’administration procède à la construction de plus de 500 nouvelles maisons. (SOS Médias Burundi)

Les plus touchés sont des Congolais nouvellement transférés dans ce camp en provenance du camp de transit de Nkamira. Ils sont plus de 25 mille à avoir été admis dans ledit camp depuis le début de cette année. Ils fuient essentiellement les affrontements entre le mouvement rebelle M23 et l’armée congolaise soutenue par les milices locales entretenues par les autorités congolaises, la force de la SADEC (Communauté de développement d’Afrique australe) et la FDNB (Force de défense nationale du Burundi) notamment.

La plupart de ces demandeurs d’asile sont logés dans un centre dit de confinement ou d’attente, jadis réservé aux malades du Covid-19 ou aux réfugiés burundais en partance pour le rapatriement. Mais, l’emplacement est devenu exigu suite au nombre croissant de nouveaux réfugiés.

« Normalement, les nouveaux venus sont installés dans des maisons des Burundais qui rentrent volontairement. Mais ces derniers temps, le mouvement-retour n’est plus massif… Et donc, le camp est en quelque sorte surpeuplé », explique un des leaders locaux qui s’est confié à SOS Médias Burundi.

Pour atténuer cette situation, de nouvelles maisons sont en train d’être construites en agrandissement des villages 16, 17 et 18.

« Certaines de ces maisons sont déjà finalisées, restent des fenêtres et des portes. D’autres sont au niveau de la fondation et les travaux doivent être accélérés. On devra construire plus de 500 maisons, chacune devra accueillir 5 à 8 familles », ont fait savoir des responsables du chantier.

« Une parenthèse à ne pas négliger. Les maçons et toute la main-d’œuvre sont constitués par des réfugiés burundais et congolais, ce qui est un avantage pour nous qui sommes en principe démunis, car nous y gagnons quand même de l’argent », indiquent-ils.

Une femme marche dans la partie du camp de Mahama concernée par l'agrandissement , novembre 2024 © SOS Médias Burundi
Une femme marche dans la partie du camp de Mahama concernée par l’agrandissement , novembre 2024 © SOS Médias Burundi

Un élément inquiétant pour ces réfugiés est que les nouveaux villages qui s’érigent sont à proximité de la rivière Akagera qui sépare le Rwanda et la Tanzanie.

« Il n’y a pas en tout cas 100 mètres entre Akagera et ces maisons tel que je le constate. Soit leur sécurité sera menacée par des hippopotames ou des inondations alors que cette rivière se déverse dans les environs avec le risque que ses marigots puissent emporter des vies humaines, du moment que les enfants peuvent y jouer aisément », disent des réfugiés qui exigent des mesures d’accompagnement comme la construction d’une clôture de cette partie.

Mais pour les Congolais qui attendent impatiemment d’avoir un toit, le plus important est d’avoir « là où passer la nuit ».

« Au centre d’attente l’on n’a pas d’intimité, il y a beaucoup de gens…. On a vraiment besoin des maisons où qu’il soit », a déclaré un réfugié congolais.

Actuellement, le camp de Mahama situé plus à l’est du Rwanda risque d’être surpeuplé, et pourra largement dépasser sa capacité d’accueil. Il avait été construit pour accueillir un nombre légèrement supérieur à 50.000 personnes alors qu’il en compte pour le moment plus de 65 mille dont plus de 40.000 Burundais, le reste étant essentiellement des Congolais.

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Photo : de nouveaux logements en construction pour les nouveaux réfugiés congolais à Mahama, novembre 2024 © SOS Médias Burundi

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