Crise-carburant : les fonctionnaires et salariés du secteur privé incapables de se déplacer pour aller dans les différentes provinces
La pénurie du carburant qui vient de durer bientôt 47 mois constitue un problème majeur pour les Burundais. Les fonctionnaires et les salariés du secteur privé qui doivent se déplacer de la capitale économique Bujumbura pour se rendre dans les différentes provinces du pays se voient s’absenter au service par manque de bus.
INFO SOS Médias Burundi
Certains fonctionnaires qui se sont confiés à SOS Médias Burundi affirment que » nous sommes en conflits permanents avec nos chefs suite aux retards répétitifs ».
La majorité des salariés de la fonction publique et du secteur privé que nos reporters ont croisé, avaient l’habitude de se rendre dans la ville commerciale Bujumbura où sont basées leurs familles chaque week-end. » Maintenant nous sommes obligés d’y aller au plus deux fois le mois ».
« Nous sommes quelques fois obligés d’abandonner nos familles pour ne pas tout gaspiller dans les tickets aller-retour généralement pour le taxi car les bus sont rares, voire introuvables », regrette un enseignant de Muyinga dans le nord-est du Burundi. Ce dernier payait 33 mille francs burundais pour le ticket aller-retour mais actuellement, il doit débourser plus de 100 mille francs burundais » si j’ai la chance d’avoir un bus dans une agence de transport en commun ».
*Des agences en faillite
Des passagers sur un parking où il y a un seul bus en service au centre de Bubanza, ouest du Burundi, le 15 septembre 2024 ( SOS Médias Burundi)
Des responsables des agences de transport en commun parlent d’une situation qui ne fait que se détériorer.
« Nous sommes ici pour donner espoir à nos clients sinon nous avons presque fermé les portes », a précisé un patron d’une agence assurant le transport entre la capitale économique,le centre et le nord-est du pays.
« J’ai déjà vendu la moitié de mes véhicules qui transportaient les gens vers l’intérieur du pays. D’autres, je les ai mis en location ici en ville pour juste n’avoir que la ration quotidienne », insiste-t-il.
Les patrons des agences indiquent qu’il est pratiquement impossible de travailler dans les conditions actuelles où en plus du manque de carburant, le prix officiel du ticket ne prend pas compte de la réalité du marché.
« Si nous faisons des arrangements pour avoir du carburant sur le marché noir, un bidon de 20 litres coûte 260.000 francs alors que la même quantité s’obtient à moins de 83 mille sur le prix officiel. Vous comprenez alors qu’il est impossible d’exister dans de telles conditions », se lamente un autre responsable d’une agence de voyage.
Des passagers attendent un bus au parking de Rumonge ( SOS Médias Burundi)
https://www.sosmediasburundi.org/2024/11/05/crise-carburant-vers-la-resignation-de-la-population-burundaise/
Vie chère qui empire la situation
Des employés du secteur public et privé disent être fatigués.
Ils ne peuvent plus joindre les deux bouts du mois car leurs salaires sont insignifiants suite à la dépréciation de la monnaie burundaise, se désolent-ils.
« Pour joindre les deux bouts du mois, c’est difficile. Nous fonctionnons à l’aide de découverts bancaires de janvier à décembre », déplore un salarié d’une ONG locale.
« Pour payer le loyer et les frais scolaires pour mes enfants, ça nous demande beaucoup de gymnastiques », continue-t-il avec désolation.
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Des passagers épuisés et désespérés sur un parking au chef-lieu de Kirundo, septembre 2024 ( SOS Médias Burundi)
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