Photo de la semaine : les voyageurs obligés de verser des pots-de-vin pour traverser la frontière Gatumba-Kavimvira aisément
Les Congolais qui traversent la frontière de Gatumba-Kavimvira entre le Burundi et la République démocratique du Congo ( RDC) se lamentent. Les agents burundais de l’immigration leur demandent de payer de l’argent pour pouvoir traverser la frontière aisément. Ils demandent aux autorités habilitées de mettre fin à cette pratique. (SOS Médias Burundi)
Les voyageurs qui utilisent ce poste frontière entre la province de Bujumbura ( ouest du Burundi) et celle du Sud-Kivu à l’est de la RDC, déplorent le comportement des agents de l’immigration burundais.
À la frontière, c’est tout un système qui a été instauré par les agents, a remarqué un reporter SOS Médias Burundi.
Il y a des femmes vendeuses qui servent de commissionnaires d’abord. Elles approchent les voyageurs qui ne veulent pas passer beaucoup de temps à attendre. Elles collaborent avec les agents de l’hygiène. Ces derniers sont affectés à ce poste frontalier depuis l’apparition du Covid-19.
« Les gens leur donnent leurs passeports et les laissez-passer. Après, ces commissionnaires reviennent avec des documents estampillés », disent des passagers qui ont été obligés de monnayer ce service.
Marie.B se rend souvent au Burundi. Elle confie qu’elle doit donner une somme de 5000 francs congolais aux agents burundais » pour qu’ils me laissent passer rapidement ». Ce sont les agents de l’hygiène qui l’aident à acheminer la somme.
« Après avoir payé, vous n’attendez même pas 5 minutes. Ils reviennent avec votre visa d’entrée au Burundi. Mais si vous ne le faîtes pas, vous pouvez passer plus d’une heure à attendre », dit-elle.
À côté des agents de l’hygiène et des femmes- commissionnaires, les chauffeurs de véhicules assurant le transport rémunéré jouent aussi le rôle d’intermédiaires entre les agents de l’immigration et les passagers. « Ils ne veulent pas perdre du temps et proposent à leurs clients de collecter de l’argent qu’ils amènent avec les documents de voyage ».
Jean.N confirme avoir passé 45 minutes à la frontière, en attente d’un visa alors qu’il n’y avait pas beaucoup de voyageurs.
« Ces agents burundais font tout pour nous soumettre à une situation où on doit se fatiguer jusqu’à ce que l’on paie », regrette-t-il. Il affirme que « l’on ne peut pas attendre plus de 10 minutes ( en temps normal), côté congolais ».
Le Congo a rejoint la communauté Est-Africaine en juillet 2022. Les citoyens des pays de ce bloc économique sont autorisés à séjourner dans un pays de la communauté pendant six mois sans renouveler le visa. Mais les Congolais qui passent plus de trois mois au Burundi, se voient obliger de payer 20 mille francs burundais à la frontière de Gatumba, avant de retourner chez eux.
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Un porte-parole du ministère en charge de la sécurité n’était pas disponible pour répondre à nos questions. Mais à maintes reprises, le président Évariste Ndayishimiye, le premier ministre Gervais Ndirakobuca et le ministre en charge de la sécurité Martin Niteretse ont dénoncé « le mauvais comportement qui caractérise les agents de la PNB ( Police nationale du Burundi) qui demandent de l’argent à des passagers qui utilisent le seul aéroport international de Bujumbura ».
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Notre photo : des passagers sur la frontière Gatumba-Kavimvira, novembre 2024 © SOS Médias Burundi
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