Burundi : la FDNB s’apprête à exhiber des rebelles Red-Tabara dont le mouvement affirme avoir infligé de lourdes pertes à l’armée burundaise

Au moins 12 rebelles du groupe armé burundais basé dans la province du Sud-Kivu à l’est du Congo sont détenus à la prison centrale de Bujumbura dite Mpimba depuis bientôt deux semaines. Ce mardi, le porte-parole de la FDNB ( Force de défense nationale du Burundi) a dévoilé un plan d’exhiber des rebelles Red-Tabara prochainement. Le groupe armé a, quant à lui, déclaré avoir infligé de lourdes pertes à l’armée burundaise. (SOS Médias Burundi)

Douze combattants du mouvement Red-Tabara ont été transférés à la prison centrale de Bujumbura dite Mpimba le vendredi 15 novembre dernier. Des sources proches de ce groupe armé affirment que « nos combattants venaient de passer une année en détention dans les cachots de la Police Militaire (PM) ». La Police Militaire est basée dans la ville commerciale Bujumbura, également.

« Quand ils sont arrivés à la prison, ils ont été directement acheminés en isolement, loin d’autres détenus dans une cellule dénommée ‘chambre rouge' », a confié à SOS Médias Burundi une source pénitentiaire qui a témoigné sous couvert d’anonymat par crainte de représailles.

Selon cette source, ces combattants (tous des hommes) venaient de passer plusieurs mois dans les cachots de la Police Militaire. « Je ne peux pas être précis. Très peu de gens disposent d’informations précises sur ce groupe », a-t-elle ajouté.

Des représentants de prisonniers aussi, qui ont normalement beaucoup d’informations sur les nouveaux occupants, n’ont pas de détails sur ce groupe que « les autres détenus n’ont pas vu ».

SOS Médias Burundi n’a pas eu des précisions sur le lieu de leur interpellation ni le nombre de mois exact qu’ils ont passé à la Police Militaire.

Annonce inattendue

Sur son compte X (Anciennement Twitter), le Général de brigade Gaspard Baratuza, en charge des communications et relations publiques au sein de la FDNB, a annoncé que l’armée s’apprêtait à exhiber des rebelles Red-Tabara.

« […], La FDNB vous présentera les témoignages vivants des Red-Tabara capturés et d’autres qui se sont rendus à nos forces sur terrain », a-t-il écrit ce mardi. L’annonce a été faite après la diffusion d’un communiqué des rebelles faisant état de lourdes pertes de l’armée burundaise. Selon le document, « au moins 9 officiers dont un colonel- responsable d’un centre de commandement opérationnel, ont été tués sur le secteur de Mwenga dans la province du Sud-Kivu (est du Congo) dans la matinée du 25 novembre ». Le communiqué ajoute que plusieurs armes et munitions ont également été saisies lors de cette attaque de « grande envergure ».

« […], Red-Tabara ne tire aucune gloire à affronter des compatriotes qui se battent pour une cause qui ne concerne pas la Nation mais seulement un petit groupe du régime CNDD-FDD ( le parti au pouvoir au Burundi)…. », peut-on lire dans ce document signé Patrick Nahimana, porte-parole militaire de la rébellion.

Le Général de brigade Gaspard Baratuza a parlé d’un communiqué qui comporte « des mensonges comme le porte-parole de Red-Tabara a l’habitude de le faire chaque fois que ce mouvement vient de subir de lourdes pertes dans ses aventures ». « Que personne ne donne valeur à ce qui a été porté dans le communiqué insensé ».

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Ce sera la deuxième fois que des éléments Red-Tabara sont exhibés et traduits en justice en groupe. En mars 2023, la justice burundaise avait condamné à des peines allant à la prison à vie, des anciens rebelles dont certains avaient été remis aux renseignements militaires burundais par le Rwanda.

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Il n’est pas encore clair si les rebelles qui seront montrés à la presse et au public sont ceux qui sont détenus à la prison de Bujumbura ou ceux-là et un autre groupe. La communications du porte-parole de la FDNB ne donne pas de précisions là dessus.
Red-Tabara reste sur la liste des mouvements terroristes du gouvernement burundais.

Les militaires burundais à sa poursuite ont été envoyés dans le Sud-Kivu mi août 2022 dans un cadre d’un partenariat bilatéral entre les gouvernements burundais et congolais. En même temps, ils participent dans des opérations aux côtés des FARDC (Forces Armées de la République démocratique du Congo) pour combattre les groupes armés locaux.

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Photo : des combattants de Red-Tabara présentés à la presse dans les enceintes du SNR (Service national de renseignements ) à Bujumbura, le 16 novembre 2021 © SOS Médias Burundi