Goma : les FARDC accusent le M23 de graves violations des droits humains, ce que le groupe rebelle réfute
L’armée congolaise a accusé mercredi le M23, d’utiliser des civils comme boucliers humains dans les combats entre ce groupe rebelle et les FARDC (Forces Armées de la République démocratique du Congo),l’armée congolaise et ses milices alliées. Le M23 rejette ces allégations tout en accusant l’armée loyaliste et ses soutiens de larguer des bombes dans des zones densément peuplées. (SOS Médias Burundi)
Ces nouvelles allégations sont contenues dans un communiqué du porte-parole du secteur opérationnel Sokola 1, le lieutenant colonel Mak Hazukay. Selon lui, plusieurs jeunes congolais (civils) sont envoyés en première ligne. L’armée congolaise affirme que ces jeunes civils sont en uniforme de l’armée rwandaise.
« Le déploiement de ces jeunes civils congolais habillés en treillis militaires de l’armée rwandaise est fait dans le but de servir de chair à canon pendant les combats », précise le document signé le lieutenant colonel Mak Hazukay.
« Cette méthode consiste à exploiter la vulnérabilité des civils pour protéger les combattants rebelles rendant toute intervention militaire difficile et risquée », poursuit le communiqué.
L’armée congolaise parle de tactique « immorale violant les principes du droit international humanitaire ».
Les FARDC reprochent également aux rebelles du M23 de « se retrancher dans les églises, les écoles et les hôpitaux » afin d’éviter des interventions de militaires.
Réaction du M23
Le lieutenant colonel Willy Ngoma, porte-parole militaire du M23 a balayé ces accusations d’un revers de la main. Il parle de manœuvres de l’armée congolaise visant à « ternir l’image de notre armée ».
« Les forces armées congolaises cherchent à nuire l’image du M23 par tous les moyens. Elles veulent inciter la population libérée par nos militaires à tourner le dos contre le M23. Leur intention est toujours de diviser les citoyens congolais. Mais nous, nous nous préoccupons de la sécurité et du bien-être des civils dans les zones libérées », a réagi Willy Ngoma.
Depuis l’annulation du sommet de Luanda le 15 décembre dernier le M23 a déjà saisi plusieurs villages dans la province du Nord-Kivu où des affrontements se poursuivent, l’armée congolaise et ses milices alliées essayant de les récupérer.
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Et dans un communiqué qu’il a partagé avec SOS Médias Burundi ce jeudi, Lawrence Kanyuka, point focal-communication de l’AFC, a accusé les FARDC de larguer des bombes dans des zones densément peuplées.
« Les forces coalisées du régime de Kinshasa utilisent les drones de la MONUSCO (Mission onusienne en RDC) ainsi que les données de reconnaissance recueillies par cette dernière pour bombarder des zones densément peuplées et nos positions. À cet égard, nous réiterons notre droit de prendre toutes les dispositions nécessaires pour nous défendre contre tous ces actes de collaboration belligérante », dit le communiqué.
« Notre organisation réaffirme sa solidarité avec les populations civiles et réitère son engagement indéfectible à les protéger, tout en défendant nos positions contre les attaques des forces coalisées », conclut-il. Le M23 est affilié à l’AFC, l’Alliance Fleuve Congo, un mouvement politico-militaire dirigé par Corneille Nangaa, l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante CENI, qui a juré de renverser le régime de Félix Tshisekedi.
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Photo : un rebelle du M23 lors de la prise de la cité de Bunagana, frontalière avec l’Ouganda et devenue quartier général des rebelles, juin 2022 © SOS Médias Burundi
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