Nyarugusu (Tanzanie) : un SOS pour une réfugiée burundaise qui nécessite une opération d’urgence

Nyarugusu (Tanzanie) : un SOS pour une réfugiée burundaise qui nécessite une opération d’urgence

Des complications ont surgi en décembre 2023 après une opération césarienne qui n’a pas bien réussi pour cette réfugiée. Son ventre a gonflé sur le point de toucher les cuisses, couvrant toutes ses parties génitales. Grâce Nibizi nécessite une intervention chirurgicale urgente mais le HCR, l’agence onusienne en charge des réfugiés lui a refusé ce droit. Cette réfugiée et son mari comptent sur la bienveillance de la diaspora burundaise, du HCR et de ses ONG partenaires car les économies du couple ont été épuisées après avoir essayé plusieurs hôpitaux, en vain. (SOS Médias Burundi)

Tout commence début décembre 2023 quand Grâce Nibizi, la quarantaine, a accouché, pas par voie basse. Si son nouveau-né a pu être sauvé, l’opération césarienne n’a pas bien réussi et laissera la réfugiée dans une angoisse totale.

« Tout juste après l’opération, je ne me sentais pas bien. C’est comme si quelque chose était resté coincé au fond de mon ventre, lourd plus que durant ma grossesse même », explique Nibizi, affaiblie dans sa petite chambre de la zone 10 au village 6 (10/D6/12).

L’hôpital de Nyarugusu a essayé de la soigner, en vain. « Je suis rentrée après quelques semaines mais je n’étais pas guérie car le ventre commençait déjà à gonfler », se souvient-elle.

Elle s’est rendue dans plus de dix structures sanitaires au camp et en dehors de ce site qui abrite des réfugiés burundais et congolais. Désespérée, elle a été jusqu’à voir les praticiens traditionnels.

« Rien n’a changé. Pour le moment, je commence à m’inquiéter pour ma santé. Les examens ont montré que je devais subir une autre opération mais, le HCR me l’a refusée. Je n’attends que la mort ou du moins un bienfaiteur, un miracle de Dieu », indique-t-elle.

« Je ressens de sérieuses douleurs interminables. Je n’arrive pas à dormir. Même si la plaie s’est refermée, elle saigne de temps en temps », lâche-t-elle.

Son mari lance un cri d’alarme

« J’ai saisi toutes les autorités ici au camp, toutes les ONG humanitaires, aucune d’entre-elles ne veut pas sauver la vie de mon épouse. J’ai utilisé toutes les économies que j’avais, petites soient-elles. Pour le moment, je n’ai même pas un petit sou pour nourrir mes enfants ou les vêtir », se désole Jean Marie Bizimana, mari de Grâce Nibizi.

Il réclame une aide d’urgence. « J’entends souvent parler des gens de la diaspora qui se mettent ensemble pour venir en aide à des vulnérables ou des vies en danger. Je les supplie de me venir en aide. Je n’ai rien pour payer en retour, qu’ils considèrent cette action comme un service rendu à Dieu ou son offrande », dit-il.

Il veut surtout que le HCR se ressaisisse. « Je demande à toute âme charitable ou toute autre personne qui le pourrait de faire pression pour que mon épouse soit traitée. Le HCR devrait être interpellé … »,lance-t-il.

Un gynécologue contacté par SOS Médias Burundi explique que le problème pourrait résulter d’une opération césarienne qui n’a pas réussi.

« En tout état de cause, un diagnostic par échographie et/ou radiographie est plus qu’urgent pour déterminer la cause et proposer une solution adéquate. Une intervention chirurgicale urgente s’impose », a-t-il insisté.

Pour ce gynécologue, une année sans traitement est une longue période , susceptible de provoquer une situation qui peut endommager des cellules ou compliquer davantage des opérations ultérieures. Il plaide pour une aide d’urgence à l’endroit de cette Burundaise.

Des réfugiés au camp de Nyarugusu en Tanzanie rappellent que ce cas est un exemple-révélateur de mauvaises conditions de vie et surtout de mauvais accueil et traitement dans les structures sanitaires. Ils donnent des exemples des patients qui meurent chaque semaine par négligence des infirmiers

« La semaine dernière, deux femmes sont mortes à l’hôpital par négligence des infirmiers. Alors, ils veulent que Grâce, qui avait survécu, rejoigne les autres. Nous exigeons que son cas soit porté plus loin jusque même à Genève », réagissent-ils.

Le camp de Nyarugusu compte plus de 110.000 réfugiés dont plus de 50 mille Burundais, le reste étant constitué de Congolais.

Il n’y avait pas de réaction directe du HCR et ses ONG partenaires en charge du volet-santé à Nyarugusu. Mais l’agence onusienne ne cesse d’expliquer la diminution de son aide aux réfugiés dans les sites de réfugiés dans la sous-région par la crise de financement, les organisations de défense des droits humains et de réfugiés en particulier dénonçant « une crise de réfugiés la plus oubliée ».

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Photo : Grâce Nibizi photographiée dans sa chambre au camp de Nyarugusu en Tanzanie © SOS Médias Burundi

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