Meheba (Zambie) : recrudescence de vols de troupeaux domestiques et polémique sur les mesures administratives
Le camp de réfugiés de Meheba, en Zambie, connaît une recrudescence de vols de troupeaux domestiques. Porcs et chèvres sont particulièrement ciblés par des bandits opérant la nuit, un phénomène qui alimente les tensions parmi les résidents. (SOS Médias Burundi)
Plusieurs porcs ont été volés ces deux dernières semaines, surtout dans la zone appelée « Bloc D » et sur les routes 34, 36 et 38. Ces animaux sont emportés alors qu’ils sont enfermés à proximité des habitations de leurs propriétaires , rapporte un réfugié burundais sous couvert d’anonymat.
Une mesure administrative contestée
Cette vague de vols intervient dans un contexte déjà tendu.
Une nouvelle mesure imposée par l’administration du camp exige que les propriétaires de porcs, chèvres, vaches et moutons gardent leurs animaux enfermés. L’objectif affiché : protéger les champs agricoles et limiter les conflits.
Selon un communiqué signé par l’administration et affiché dans le camp, « tout animal trouvé errant sera capturé, et son propriétaire devra payer une amende de plus de 1 500 kwachas zambiens (54 USD) ».
« Nous voulons protéger les champs pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, tout en prévenant des conflits éventuels », a expliqué un responsable administratif.
Cependant, cette directive suscite l’indignation des réfugiés, notamment parce qu’elle coïncide avec la saison sèche, période durant laquelle les troupeaux sont habituellement autorisés à paître librement.
Des réfugiés dénoncent une injustice
Les habitants du camp dénoncent une décision injuste et disproportionnée.
« L’amende dépasse largement la valeur d’un seul animal. Cette mesure décourage les initiatives d’élevage, pourtant cruciales dans un camp où la famine menace », déplorent-ils.
Les réfugiés plaident pour une suspension de la mesure et une approche plus souple.
« Si un animal endommage les champs, son propriétaire doit être tenu responsable, mais cela peut se régler à l’amiable ou via la justice locale en cas de désaccord. Une telle mesure autoritaire n’aura pas les effets escomptés », affirment-ils.
Une réponse administrative attendue
Face à ces revendications, certains leaders locaux ont saisi l’administration du camp. Cependant, aucune réponse officielle n’a encore été apportée.
Le camp de Meheba abrite actuellement plus de 27 000 réfugiés, dont environ 3 000 Burundais. La situation reste donc tendue, entre la recrudescence des vols et une politique d’élevage jugée trop restrictive par une partie des résidents.
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Photo : des réfugiés composés par des femmes pour la plupart et leurs enfants devant une structure sanitaire à Meheba © SOS Médias Burundi
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