Kayanza : l’inquiétude des parents face au départ d’enseignants
Au début du deuxième trimestre scolaire, la province de Kayanza, située au nord du Burundi, est confrontée à une situation alarmante. Pas moins de 15 enseignants n’ont pas repris leurs fonctions, un fait confirmé par la direction provinciale de l’éducation. (SOS Médias Burundi)
Cette situation a été relevée à la suite des rapports de présence transmis par les directions scolaires communales à la direction provinciale.
« Chaque direction a rapporté à la hiérarchie scolaire communale, qui à son tour nous a transmis ces données », explique un responsable de la direction provinciale de l’enseignement à Kayanza.
Selon cette source, la vérification a permis de constater que quinze enseignants avaient quitté leur poste.
« Après enquête, il s’avère que ces enseignants sont partis à l’étranger pour des vacances et leurs proches nous ont informés qu’ils ne reviendront pas travailler », précise-t-il.
Des conséquences sur le fonctionnement des écoles
Le départ de ces enseignants complique la gestion des écoles, comme le témoignent certains de leurs collègues : « Certaines classes passent de longues heures sans enseignant. Dans ces conditions, les élèves se retrouvent livrés à eux-mêmes, ce qui engendre divers problèmes », rapporte un enseignant.
Cette situation suscite de vives inquiétudes chez les parents, qui redoutent une dégradation des résultats scolaires à la fin de l’année. Ils appellent les autorités provinciales à réagir rapidement en recrutant de nouveaux enseignants pour combler ces absences.
Une tendance alarmante
D’après nos sources, le phénomène pourrait s’accentuer. De nombreux enseignants envisageraient de quitter à leur tour le pays.
« Avec nos salaires si bas, il devient difficile de subvenir aux besoins de nos familles. La situation économique actuelle aggrave notre quotidien. Nous rêvons tous de partir chercher de meilleures opportunités ailleurs », confient certains d’entre eux.
Une réponse politique controversée
Face à ces départs, le Secrétaire général du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, Révérien Ndikuriyo, a appelé au calme. « Le départ des intellectuels burundais, y compris les enseignants, vers l’étranger ne doit inquiéter personne. Le pays continuera à former de nombreux autres intellectuels pour combler le vide », a-t-il déclaré récemment.
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Malgré cette déclaration, les parents et les enseignants sur le terrain restent sceptiques, craignant que le vide laissé par ces départs ne compromette la qualité de l’enseignement dans la province.
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Photo : une enseignante dans une classe bondée au Burundi © SOS Médias Burundi
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